Titre : | La clinique du quotidien : Dossier (2009) |
Type de document : | Article : texte imprimé |
Dans : | Soins psychiatrie (264, septembre / ocotbre 2009) |
Article en page(s) : | p. 17-39 |
Langues: | Français |
Sujets : |
Paramédical (MeSH) Douleur ; Écoute ; Empathie ; Entretien ; Ergothérapie ; Éthique ; Hôpitaux psychiatriques ; Infirmières et infirmiers ; Négociation ; Parole ; Psychiatrie ; Réadaptation ; Relation d'aide ; Services sociaux et travail social (activité) ; Services sociaux et travail social (activité) ; Soins infirmiers ; Soins infirmiers en psychiatrie ; Troubles psychotiques |
Résumé : |
Qui est in, qui est out ?, chantait Serge Gainsbourg. Ce propos pourrait s’appliquer au soin psychiatrique. En effet, pour être in, pour être tendance, ne faudrait-il pas prôner une clinique “psy” du protocole, une clinique évaluable ? Ainsi, une clinique du quotidien centrée sur le sujet serait-elle définitivement hors de propos, qualifiée de nostalgique ?
Il n’en est rien et nombre d’entre nous résistent à l’air du temps. Écrire sur la clinique du quotidien, c’est s’engager, c’est parler de l’autre mais aussi de soi, et cela coûte ! Cette clinique du quotidien qui a du mal à s’écrire, n’est pas une clinique au rabais, elle s’adresse au sujet, à son rapport au monde, à la vie ; elle est un art dans une époque ou on plébiscite ce qui se voudrait scientifique. C’est bel et bien un art que de tenter de soutenir l’autre à “être au monde” en s’appuyant sur les “petits riens” de la vie, que de percevoir, de ressentir comment le toucher et l’amener à un “plus de vie”. Cette entreprise n’est pas aisée car le soignant doit être capable de lâcher prise, de laisser l’autre venir, que ce soit dans un bar thérapeutique, dans un espace d’ergothérapie, dans un centre médico-psychologique (CMP) ou dans une unité d’hospitalisation… Laisser l’autre venir ne signifie pas pour autant attendre sans rien dire ni faire. Cela veut dire ne pas avoir l’obsession du “faire” : c’est la possibilité de se laisser aller à “être avec”. La clinique du quotidien fait du soignant un “tisserand” du lien, avec le patient mais également entre les membres de l’équipe et avec l’environnement proche. La clinique du quotidien ne fait peut-être pas partie d’emblée du registre professionnel. En effet, aider un patient à repeindre son studio ne fait pas partie des actes infirmiers mais nous avons appris qu’il était important de s’intéresser au “caché” des choses et pas seulement au “visible”. Il est nécessaire de mettre l’accent non pas sur l’acte, mais sur la finalité de celui-ci. Comment faire pour que cette clinique se transmette et ne soit pas bientôt un territoire has been ? Il y a urgence à défendre les valeurs de la clinique du quotidien car, de cette dernière à l’éthique du quotidien, il n’y a qu’un pas : franchissons-le, revendiquons d’être des sujets éthiques, ne jetons pas les valeurs du secteur pour celles du pôle ! Se revendiquer de valeurs telles que la non-ségrégation, la possibilité d’être soigné au plus près de son domicile, est-ce de la nostalgie ? Non, la nostalgie du passé consisterait à conduire en regardant dans les rétroviseurs sans se préoccuper de la route qui s’ouvre à nous. Nous avons le sentiment d’être ancré dans le présent et ouvert à l’avenir mais, pour le construire, nous souhaitons nous appuyer sur la rencontre et les rapports humains, c’est-à-dire ce sans quoi le soin ne peut être. Enfin, être un professionnel de santé nécessite des apprentissages, mais suppose aussi d’asseoir nos pratiques sur des vertus telles que l’empathie et le respect de la dignité de l’autre. |
Note de contenu : |
La clinique du quotidien en psychiatrie, une affaire de nostalgiques ?
page 17 Patrick Touzet La clinique du quotidien, du vécu à une tentative de théorisation pages 18-21 Patrick Touzet Intériorités, une rencontre entre patient et soignant pages 22-24 Paula Prouhèze Le travailleur social, une fourmi à l’épreuve de la psychose pages 25-27 Marilyn Yvroux L’espace ergothérapique, un lieu de rencontre et de découverte pages 28-30 Jacqueline Nagré Le bar thérapeutique, un espace social de réhabilitation pages 31-34 Pierre Vigier, Sandrine Marigaux, Armel Rivallan, Christophe Bouché L’empathie, un juste milieu entre la clinique et l’éthique du quotidien pages 35-38 Elsa Godart |