Titre : | Le trauma de l'enfant et de l'adolescent : [Dossier] (2011) |
Auteurs : | Thierry Baubet, Auteur |
Type de document : | Article : texte imprimé |
Dans : | Soins pédiatrie/puériculture (258, janvier-février 2011) |
Article en page(s) : | p. 11-33 |
Langues: | Français |
Sujets : |
Paramédical (MeSH) Adolescent ; Adoption ; Corps humain ; Deuil (perte) ; Développement humain ; Enfant ; Famille ; Famille ; Fratrie ; Mort ; Parents ; Pédopsychiatrie ; Plaies et blessures ; Psychanalyse ; Psychologie ; Relaxation ; Resilience ; Traumatologie |
Résumé : |
Les conséquences des traumatismes de l’enfant ont été reconnues très tardivement au cours du xx e siècle. Aujourd’hui encore, de nombreux adultes, dont des professionnels de l’enfance, pensent que les traumatismes psychiques de l’enfant seront “vite oubliés” et que l’enfant “n’a pas vraiment compris” ce qui s’était passé… La résilience, cette capacité de certains enfants, dans certaines conditions, à continuer à se développer harmonieusement malgré des circonstances adverses, est un concept important, mais qui a été tant vulgarisé qu’il est parfois devenu un argument pour ne rien entreprendre : « Vous voyez, il a l’air d’aller bien, il joue : c’est qu’il est résilient ». La réalité est pourtant plus complexe. Chez l’enfant traumatisé, les jeux peuvent être un simulacre de jeux qui reprend avec monotonie, compulsivement, sans plaisir ni élaboration, des fragments de l’expérience traumatique. Nous ne sommes plus alors dans un jeu mais dans un symptôme : le jeu post-traumatique, dont la présence souligne la gravité du trauma. S’y ajoutent les peurs, les troubles du sommeil, un évitement phobique, une hypervigilance, un sentiment de culpabilité, de honte, de solitude, de désolation et un profond bouleversement du rapport au monde. Les traumatismes de l’enfant sont donc susceptibles de produire des états de souffrance psychique profonds et durables. Dès lors, ils font également courir un risque développemental à l’enfant. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, le jeune âge ne protège pas du traumatisme, et chez les très jeunes enfants, la symptomatologie des troubles est simplement modifiée. En tant que professionnels, l’ensemble de ces données, aujourd’hui bien établies, doit nous amener à être très vigilants envers ces enfants qui ont été confrontés à des événements traumatiques, qu’il s’agisse de violences, de catastrophes, d’accidents, d’événements médicaux, etc. En effet, si l’enfant a été débordé psychiquement, il ne parviendra pas à symboliser cette expérience effrayante, et celle-ci continuera à agir comme une menace. Proposer des soins à l’enfant et à sa famille est alors indispensable, pour qu’ensemble, ils puissent se dégager du traumatisme et de ses effets. |
Note de contenu : |
Le jeune âge ne protège pas du traumatisme
page 11 Thierry Baubet Traumatisme psychique chez l’enfant d’âge préscolaire pages 12-15 Agathe Benoit de Coignac, Hélène Teyssier, Héloïse Marichez, Mathilde Laroche-Joubert, Thierry Baubet, Hélène Romano Approche corporelle du trauma de l’enfant pages 16-19 Mathilde Laroche-Joubert, Sabine Chatelain, Geneviève Serre Le lien fraternel à l’épreuve du deuil pages 20-23 Hélène Romano, Élodie Verdenal, Hadja Thiam, Jean Marty, Thierry Baubet Trauma des enfants et des parents dans un contexte d’adoption internationale pages 24-28 Aurélie Harf, Sara Skandrani, Tiphaine Krouch, Claire Mestre, Marie Rose Moro, Thierry Baubet Les traumatismes font-ils “grandir” les adolescents ? pages 29-32 Héloïse Marichez, Agathe Benoit de Coignac, Olivier Taïeb, Marie Rose Moro, Thierry Baubet |