Titre : | Modèles motivationnels et comportementaux de l'apathie : intérêts et limites (2012) |
Auteurs : | Jean-Pierre Jacus, Auteur ; Marie-Pierre Dupont, Auteur ; Soizic Bonnoron, Auteur |
Type de document : | Article : texte imprimé |
Dans : | La Revue De Gériatrie (10, décembre 2012) |
Article en page(s) : | p. 793-806 |
Langues: | Français |
Sujets : |
Paramédical (MeSH) Activité motrice ; Affect ; Apathie ; Gériatrie ; Maladie d'Alzheimer ; Maladie de Huntington ; Maladie de Parkinson ; Maladies neurodégénératives ; Motivation ; Sujet âgé |
Résumé : |
L’apathie est une entité clinique définie comme un manque de motivation se traduisant par une diminution de l’initiative motrice, du ressenti affectif et de l’intérêt cognitif. Son substratum neuro-anatomique principal relève de la voie fronto-striatale cingulaire antérieure ou « boucle motivationnelle ». Cette pathologie se différencie cliniquement de la dépression de par l’absence de toute douleur morale, mais elle peut en être un des symptômes. Une revue de l’apathie au travers des grandes neuro-dégénérescences liées à l’âge montre des spécificités anatomocliniques,
qui lui donnent une place primordiale et distincte de la dépression, ainsi que des liens particulièrement étroits avec les fonctions exécutives. Cependant, le concept motivationnel qui sous tend l’apathie n’est pas sans poser problème dans la mesure où il favorise la confusion avec la dépression et propose une interprétation de comportements, que l’on évalue pourtant sous un angle strictement quantitatif. Aussi Levy et Dubois (2006), ont-ils proposé une conception purement comportementaliste de l’apathie, sous tendue par les voies frontostriatales cognitive, motivationnelle et limbique. Si cette conception a le mérite de rassembler un ensemble de symptomatologies parfois disparates, entretenant des relations plus ou moins floues avec l’apathie, il n’en reste pas moins qu’elle pose différents problèmes. D’une part, cette conception modifie profondément le statut nosologique de l’apathie, ne permettant pas des comparaisons avec d’autres modèles. D’autre part, il s’agit là d’une approche purement quantitative ne prenant pas en considération les causes susceptibles d’expliquer la réduction ou la cessation d’activités au cours du vieillissement. Ces causes pourraient aussi être considérées comme une forme d’adaptation du sujet âgé à son milieu interne (ses capacités) comme externe (son environnement socio-relationnel). Il apparaît donc que l’apathie nécessiterait une approche multiple, à la fois quantitative, mais aussi qualitative, de façon à envisager aussi bien les facteurs d’ordre neuro-pathologique (intrinsèques), que ceux environnementaux ou autres (extrinsèques), et à pouvoir ainsi en diversifier l’approche et la prise en charge. |