Résumé :
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"Avec une fréquence qui doit nous inquiéter, les médias rapportent de multiples écarts de conduite chez ceux dont le métier est de développer la recherche scientifique. Existerait-il une science immorale ? La question n'est pas vraiment nouvelle. Néanmoins, le contexte des dernières décennies s'est radicalisé. Et il faut se demander si et pourquoi les conditions d'exercice de la recherche au sein de ce qu'on appelle la "société de la connaissance" n'intensifient pas une dérive vers des produits intellectuels frelatés. La pénétration des techniques de la communication et du marketing fait que la science est désormais contaminée par l'industrie de la fraude, affirme Henri Atlan. Cela viendrait approfondir encore la tendance à la concurrence entre les praticiens du travail scientifique de plus en plus financés par le secteur commercial. Entrainé dans la course de la mondialisation, il emporterait l'université avec elle. L'analyse des causes de la fraude intellectuelle n'est pas dissociable de ce que sont ses sources sociales et culturelles. Lorsque dans une société donnée, il s'agit surtout de "gagner" et de parvenir au succès par la compétition, les promesses de gloire, de puissance ou d'enrichissement qu'elle fait miroiter à ses membres constituent une source structurelle de tensions et de rivalités qui pousse certains à la fraude." (Bastenier, 2013, p. 39)
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