Résumé :
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Le récent débat parlementaire sur l’euthanasie des mineurs se joue sur fond de deux tendances. D’une part, l’évolution des mentalités liée à une réflexion sur la pratique d’euthanasie telle que dépénalisée en Belgique, mais aussi aux Pays-Bas. D’autre part, une prise de conscience graduelle du caractère potentiellement problématique des critères d’âge dont nos législations sont truffées, à travers une préoccupation pour les discriminations. Cette conjonction invite à une réflexion sur la fonction d’un critère d’âge, singulièrement dans des situations telles que l’euthanasie où un examen individualisé et approfondi est de toute manière imposé. La spécificité de l’âge par rapport à d’autres critères de traitement différencié, tels que le genre ou l’origine ethnique, est soulignée. Dans quelle mesure, même dans une configuration où un examen individualisé est obligatoire, le maintien d’un critère d’âge pourrait-il malgré tout se justifier ? Si l’on accorde un poids au critère d’âge en euthanasie, ce doit l’être en tout cas en réduisant tant que faire se peut le domaine des présomptions dites "irréfragables" et en différenciant le moins possible les régimes d’euthanasie qui en résulteraient. (Extrait de La revue nouvelle, numéro 10, octobre 2013, p.74)
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