Résumé :
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Au Moyen Âge, l’Occident entretient avec l’Orient un rapport paradoxal, où la fascination et la rivalité se mêlent de manière incessante. La découverte réciproque s’accomplit au fil des siècles, et les routes de pèlerinage ou commerciales sont autant de vases communicants reliant des mondes médiévaux décentrés et cosmopolites avant la lettre. Le XIIIe siècle est une période de grands bouleversements à la fois sociaux, politiques et culturels. La fin des grandes croisades, l’invasion mongole, l’élan missionnaire des ordres mendiants, la centralisation des grands États européens et l’essor commercial sont autant de facteurs qui stimulent l’apparition de nouvelles routes vers l’Orient. Le monde médiéval, en quête et à la conquête de l’autre, constitue un règne de l’Homo viator fasciné par l’or, les merveilles et la spiritualité de l’Orient. Qu’il s’agisse de l’espace ibérique ou bien des villes italiennes, le monde méditerranéen est à la fois une plaque tournante et un catalyseur pour ces échanges qui préparent la Renaissance et les débuts de la modernité. Sur les pas des frères franciscains ou dominicains, des grands marchands vénitiens ou pisans, le lecteur moderne qui découvre les routes vers l’Orient pénètre également au cœur d’une Europe médiévale en train de constituer sa propre identité.
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