Titre : | L'Islam en débat : Le monde musulman face à l'urgence des réformes |
Type de document : | texte imprimé |
Editeur : | Paris : Courrier international SA, février-mars-avril 2015 |
ISBN/ISSN/EAN : | 3780422408505 |
Format : | 74 p. / ill., couv. ill. / 30 cm |
Note générale : | Extrait : Quand modérés et extrêmistes se rejoignent. Conservateurs et radicaux partagent la même conception de la religion, assure Yassine Al-Haj Saleh : Il y a des islamistes qui s’opposent à Daech [l’Etat islamique]. Il y a même des islamistes, y compris salafistes, qui ont engagé le combat armé contre lui. Mais sur le front des idées ce combat reste étonnamment atone. Cela amène à se demander pourquoi les musulmans ne s’insurgent pas pour défendre leur religion, cette religion qui sert aujourd’hui à désigner des pratiques qui sont les plus criminelles de l’histoire de l’humanité. Pourquoi sont-ils incapables de dire clairement que ce n’est pas l’islam ? L’explication réside dans le fait qu’au niveau intellectuel il n’existe pas de différence importante entre un modéré et un extrémiste. Tous aspirent à établir durablement le règne de l’islam, dans des pays qu’ils ne voient que sous l’angle de leur [seule] identité islamique. Le sens d’un tel règne de l’islam consiste en quelque sorte à rétablir un ordre qui aurait été dévoyé par les complots des colonisateurs et consorts. Les Etats-nations et toute notre histoire contemporaine sont considérés comme des phénomènes passagers, puisque notre vraie nature profonde résiderait dans une invariable islamique qui remonte [à la naissance de l’islam]. Cela nie toute évolution historique, alors que les musulmans ne sont devenus majoritaires au Moyen-Orient qu’après les croisades, que la majorité des Egyptiens étaient chiites à l’époque fatimide… Le règne de l’islam n’est donc pas mû par une vision de l’avenir, mais par le désir de revenir à un état originel où chaque chose est censée avoir été à sa place. Sur tous ces points, il n’y a pas de distinction réelle entre modérés et extrémistes. Il y a seulement ceux qui sont extrémistes (Frères musulmans), d’autres qui sont très extrémistes (les salafistes du Front islamique), d’autres qui sont encore plus extrémistes (Front Al-Nosra), et finalement ceux qui sont excessivement extrémistes (Daech). Il y a certes des islamistes qui sont modérés, mais ils sont dépourvus des bases intellectuelles qui leur permettraient d’affirmer la légitimité de leurs positions. Pour être précis, les islamistes partagent quatre idées : 1) Le refus de séparer clairement la religion de la violence et de dire que la violence au nom de l’islam est illégitime. Par conséquent, personne parmi eux n’accepte entièrement la liberté religieuse, la liberté de changer de religion ou de ne pas en avoir. Sur ce point, il n’y a pas de rupture entre les “modérés” et Daech. Les “modérés” sont incohérents quand ils s’opposent à la violence débridée de Daech sans s’opposer à la substantialité du lien entre la religion et la violence, ni à “l’application de la charia”, ni au projet de contrôler à la fois l’Etat et la société, à l’instar des organisations totalitaires. 2) L’imaginaire de l’empire. Cet imaginaire tourne autour de conquêtes, d’invasions et de gloire militaire. C’est un imaginaire de puissance et de domination, de héros et de sultans qui laisse peu de place aux aspects de la vie quotidienne, aux gens ordinaires et aux femmes. On n’a jamais procédé à une révision de l’Histoire pour dire que ces conquêtes islamiques s’expliquent par des contingences historiques, sans lien intrinsèque avec la religion. 3) Le mépris de l’Etat-nation. Ce qui compte aux yeux de tous les islamistes est la nation islamique [umma]. Les islamistes dissolvent les Etats existants dans l’umma, alors que ces Etats représentent l’intérêt général depuis plus d’un siècle et que l’umma a duré moins longtemps qu’eux. Est-ce que les islamistes “modérés” – les Frères musulmans syriens, par exemple – ont critiqué cet apatriotisme ? Pas un mot ! Pourquoi ? Parce qu’ils le partagent. 4) L’“application de la charia” est un autre point commun, qui s’ajoute à la coercition, à l’imaginaire de l’empire et au mépris pour l’Etat-nation. En l’absence de bases intellectuelles solides pour s’opposer aux extrémistes, les jeunes musulmans ont l’impression que c’est Daech et consorts qui représentent leur religion, et non pas les modérés inconsistants. (Yassine Al-Haj Saleh - Publié le 26 août 2014 dans Al-Hayat (extraits) Londres) |
Langues: | Français |
Sujets : |
Bastogne Al-Qaïda ; antisémitisme ; Arabie Saoudite ; attentat ; Ben Laden, Oussama : 1957-2011 ; Boko Haram ; caricature ; charia ; Charlie-hebdo (périodique) ; chiisme ; civilisation arabe ; conversion religieuse ; copte ; décapitation ; Djihad ; djihadisme ; droits de la femme ; éducation des filles ; Egypte ; esclavage ; Etat Islamique (EI) ; extrêmisme islamique ; femme musulmane ; Frères Musulmans ; histoire des religions ; intégrisme islamique ; Irak ; Iran ; Islam ; islamisation ; islamisme ; islamophobie ; Liban ; liberté d'expression ; liberté de la presse ; Malaisie ; massacre ; mosquée ; Moyen-Orient ; multiculturalisme ; musulmans ; Nigeria ; Palestine ; pays arabe ; Proche-Orient ; révolutions arabes ; salafisme ; sexisme ; Sunnisme ; Syrie ; terrorisme islamiste ; Tunisie ; Turquie ; yézidisme |
Note de contenu : |
Introduction
4. “Sortir des rangs” Après Charlie 7. Vu du Liban. Le choc des hypocrisies 8. Vu de monde arabe. On peut rire de Moïse mais pas de la Shoah 9. Vu du monde arabe. Le crime des manipulateurs 10. Vu des Etats-Unis. La gauche n’a rien compris Cartes 12. Le monde musulman : 1,6 milliard de fidèles L’ISLAMISME 15. Asie. Ben Laden est mort, pas son influence 16. Irak/Syrie. Vivre avec l’islam comme seul horizon 17. Irak/Syrie. Daech au quotidien 18. Nigeria. Comment combattre Boko Haram 19. Iran. L’incroyable ascension du salafisme 20. Moyen-Orient. Quand “modérées” et “extrémistes” se rejoignent 21. Arabie Saoudite. Cruautés publiques 22. Tunisie. Bois, mon gars, bois, Allah n’y voit goutte ! 23. Malaisie. Le fondamentalisme ou l’exil 24. Vu du Liban. Le modèle turc écorné 25. Turquie. “Notre pays bascule dans l’irrationnel” 26. Tunisie/Egypte. L’exemple de la démocratie tunisienne 27. Palestine. Mais qu’est-ce qu’on leur raconte donc à la mosquée ? ISLAM & OCCIDENT 29. Allemagne. Avec les islamophobes de Dresde 30. France. L’erreur des musulmans de Trappes 31. France. Ces nouveaux convertis 32. Royaume-uni. Les musulmans n’ont pas à s’excuser pour l’Etat islamique 33. Royaume-Uni. Djihadistes made in London 35. Suisse. Pas de minarets chez nous ! 36. Paradoxe. Tariq l’escamoteur ou Ayaan l’imprécatrice ? Portfolio 38. Les temps modernes arabes La FIN DES MINORITÉS 45. Vu du Liban. L’hostilité antichrétienne jusqu’à la haine 46. Irak. Les Yézidis, ces “adorateurs du diable” 47. Irak. Adieu Mossoul 48. Egypte. Genèse d’un massacre annoncé 49. Egypte. L’injustice est leur pain quotidien 50. Egypte. La voie de l’exode 51. Liban. Et pourquoi pas un Etat chrétien ? 52. Palestine. Sous les sapins de Gaza ISLAM EN DÉBAT 55. Ce que notre religion interdit 56. Comment l’islamisme a triomphé 57. La morale pour fondation 58. Tous les extrémistes se valent 59. J’ai réussi à me libérer des Frères musulmans 60. L’islamophobie intime des musulmans 62. L’islam est-il innocent ? 63. Petite boîte à outils du réformateur 64. Pas de contrainte en religion 65. Touche pas à mon mécréant 66. Une histoire riche en libres-penseurs 68. Ils font bouger l’Islam Pratique 70. Lexique 72. S’informer 74. Les sources |
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