Résumé :
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"Les abus sexuels au sein de la fratrie font l'objet de peu de recherches au regard de ceux commis par un parent sur un enfant. Pourtant il semble bien qu'ils soient, après ces derniers, les plus répandus. Ce manque de littérature s'explique non seulement par le silence qui les entoure mais aussi par la banalisation de ces actes très souvent attribués à la découverte de la sexualité entre frères et sœurs à peine pubères. Il ne s'agit pas de nier cette découverte de la sexualité dans la fratrie, ni de qualifier d'abus toute expérience sexuelle entre préadolescents et/ou adolescents d'une même famille. En effet, nombreux sont les frères et sœurs, les cousins et cousines qui ont fait l'expérience entre eux d'un premier baiser, de premières caresses pour voir "comment faire" et ainsi se sentir prêts le jour où ils le feront pour la première fois avec un partenaire dont ils seront amoureux. Dans ces situations, l'expérience sexuelle n'est pas forcément vécue comme traumatisante si elle ne se prolonge pas, si elle est dépourvue de violence, de contrainte d'un enfant sur l'autre et si les enfants appartiennent à la même tranche d'âge. Lorsque les parents apprennent que de tels agissements ont lieu, s'ils l'apprennent, il est le plus souvent suffisant de rappeler l'interdiction d'avoir des contacts sexuels entre frère et sœur, de parler avec eux de la sexualité, de ce qui est interdit et, de fait, de ce qui ne l'est pas." ("Les abus sexuels dans la fratrie", 2016, p. 48)
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