Résumé :
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Médecine de la personne.L'hospitalité peut être définie comme cette vertu par laquelle un établissement hospitalier jette les bases d'une médecine centrée sur la personne. En effet, ce concept reconnaît dans le patient un hôte qui est accueilli comme une personne, c'est-à-dire un individu, unique, à la fois rationnel et irrationnel, doué d'une continuité psychologique qui lui permet de faire la narration de sa vie, dont la complexité n'est pas seulement biomédicale, mais aussi psychologique, sociale et culturelle. En outre, il repose sur une relation essentiellement symétrique et réciproque entre les deux hôtes, celui qui accueille et celui qui est accueilli. Cette réciprocité permet de compenser le caractère inévitablement asymétrique de la relation patient-médecin, dont l'un des sujets, le patient, est également l'objet, donnant à l'autre (le soignant) le pouvoir. Dans un établissement hospitalier, l'hospitalité peut également être définie comme l'antonyme de l'indifférence, qui conduit trop souvent à la survenue de ce qui a été décrit comme « une maltraitance ordinaire », ce qui pourrait transformer paradoxalement l'hôpital en « un monde sans pitié ». L'Assistance publique-Hôpitaux de Paris a récemment proposé de considérer l'hospitalité comme un principe, au même titre que la qualité et la sécurité, et d'en évaluer la mise en œuvre. Cette stratégie favorise l'avènement à l'hôpital de ce qui peut être décrit comme une « bientraitance ordinaire ».
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