Résumé :
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La narrativité occupe une place de choix dans l’éthique médicale, mais rejoint également les fondements d’une philosophie du soin en soins palliatifs. S’inspirant entre autres des réflexions sur l’identité narrative de Paul Ricœur, la clinique s’appuie de plus en plus sur la narrativité pour permettre « d’adopter le point de vue des personnes souffrantes » (Rita Charon), d’aborder la personne malade dans sa globalité, et dépasser les « limites » de la rationalité médicale. Il est à noter que cette présence de la thématique de la narrativité en soins palliatifs influe sur les pratiques de soin et d’accompagnement, mais devient également un enjeu de formation, si on se réfère notamment à l’entrée des récits de situation complexe authentiques (RSCA) dans différents dispositifs de formation en soins palliatifs. Nous nous proposons alors de questionner, du point de vue éthique et philosophique cette mobilisation de la narrativité en soins palliatifs, dont on présuppose souvent qu’elle permettrait d’intégrer la question de la subjectivité du patient au sein de la clinique. Notre contribution portera ainsi sur une critique épistémologique, mais également éthique de l’approche narrative dans l’accompagnement de la fin de vie : Quels sont les fondements et les implications pratiques de la notion d’identité narrative ? Comment ces récits peuvent faire l’objet d’une forme de régulation des pratiques, dans le sens d’un accompagnement de la personne dans sa globalité, mais qui court le risque d’un usage standardisé ?
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