Résumé :
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A l’aide de ses bases de données, l’Agence InterMutualiste (AIM) a mesuré l’ampleur des inégalités sociales en santé dans notre pays. Comme l’AIM regroupe l’ensemble des organismes assureurs du pays, c’est bien l’ensemble de la population qui est, de façon systématique, prise en considération dans cette étude, dont le présent article fait une recension des principaux résultats. En termes de méthode, pour étudier les inégalités sociales, deux types d’informations doivent être associées :• Une échelle sociale : via les statistiques fiscales relatives aux secteurs statistiques (ce sont de petites unités territoriales, issues de la subdivision des communes, de la taille d’un quartier) où résident les affiliés des organismes assureurs. L’ échelle sociale est composée de cinq classes, allant des revenus fiscaux les plus faibles aux plus élevés (les revenus fiscaux médians sont utilisés comme indicateur de valeur) ;• Un indicateur relatif à la santé : ce sont les informations administratives et de facturation de soins de santé dont l’AIM dispose qui sont utilisées. Ces données offrent un aperçu de différents évènements en lien avec la santé : hospitalisation, consommation de certains types de soins ou de médicaments, décès, incapacité de travail ...Pour chaque classe, la fréquence de ces évènements est mesurée à l’aide d’ indices standardisés (pour l’âge, le sexe et la région). L’étude montre, par exemple, que la surmortalité est de 56% supérieure pour ceux qui vivent dans les quartiers les plus pauvres par rapport à ceux qui vivent dans les quartiers les plus riches. Outre la mortalité, les indicateurs produits portent sur la morbidité, les soins préventifs, les contacts avec la première ligne et les services hospitaliers. Des résultats produits, des tendances générales se dégagent : plus on descend dans l’échelle sociale, plus l’état de santé se dégrade, produisant plus de maladies graves, chroniques, invalidantes. Les inégalités en santé se marquent dès l’enfance et ont trait à la fois à la santé physique et mentale. De plus, la prévention, même gratuite, est moins opérante, ne garantissant pas un accès effectif et égal pour tous. En ce qui concerne l’utilisation des soins, peu d’inégalités observées en médecine générale, mais un problème général d’accès aux soins dentaires et un recours plus accentué aux services d’urgence des hôpitaux par les personnes socialement moins favorisées.
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