Résumé :
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« Quand j’ai visité le foyer pour la première fois, j’ai lu le panneau devant le bâtiment et je me suis sentie glacée. C’était comme entrer dans un tombeau. » Ainsi s’exprime une personne en situation de handicap psychique en décrivant son premier contact avec son nouveau lieu de vie, un foyer d’accueil médicalisé. Devant le bâtiment flambant neuf, la pancarte présentant le chantier n’a pas encore été enlevée, il est inscrit en lettre capitales et en gros caractères : « Ici, nous construisons un foyer pour personnes handicapées psychiques vieillissantes. » Comment comprendre cette réaction ? Le poids des signifiants indique-t-il que le statut de personne vieillissante est vécu uniquement par le prisme de la perte ? Mon expérience clinique au sein d’un établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) spécialisé dans l’accueil d’un public dit « psychiatrique », puis dans un foyer d’accueil médicalisé, vient bousculer cette intuition première qui nous fait penser que vieillir implique uniquement une dégradation.
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