Résumé :
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En 2018, 11.611 habitants de Belgique ont été interrogés sur leur santé à l’occasion de l’enquête nationale de santé. Trois quarts d’entre eux (77%) estimaient être en bonne santé. C’est une donnée stable depuis la première enquête de santé en 1997. Les personnes plus âgées et celles moins scolarisées ont signalé un moins bon état de santé. La proportion des personnes souffrant d’affections chroniques (29%) et de pathologies multiples (15%) est par contre en hausse. La qualité de la vie liée à la santé se détériore également. Environ 60% des personnes de plus de 65 ans risquent de se retrouver dans une situation de fragilité ou sont fragiles et donc moins capables de faire face aux problèmes auxquels elles sont confrontées. La prévention est importante pour ces groupes à risque afin de lutter contre l’apparition de futures affections chroniques ou pathologies multiples. Une nouveauté de 2018 est l’enquête nationale de santé par examen, au cours de laquelle la santé de 1.184 personnes a été mesurée objectivement. La comparaison de ces mesures objectives avec les informations transmises par les personnes interrogées montre qu’une personne sur cinq ayant une tension trop élevée et une sur deux ayant un taux de cholestérol excessif n’en sont pas conscientes. Ce sont pourtant d’ importants facteurs de risque des maladies cardiovasculaires et du diabète. En ce qui concerne le mode de vie, un facteur déterminant de la santé, l’évolution n’est pas positive. Le problème de surpoids augmente et touche déjà la moitié de la population belge. Du fait de notre mode de vie, nous bougeons trop peu et restons trop assis. Bien que le nombre de fumeurs continue à diminuer, la consommation problématique d’alcool et de drogue est en hausse. Les facteurs de risque des maladies cardiovasculaires et du diabète sont bien dépistés. Concernant les autres programmes de dépistage, des améliorations sont encore possibles, en particulier pour les personnes moins scolarisées. Un Belge sur trois a trop peu de compétences en matière de santé et n’est donc pas en mesure de chercher, comprendre, juger et appliquer des informations relatives à la santé. Ce sont justement les groupes qui en ont le plus besoin – les personnes âgées, celles qui sont le moins scolarisées et celles en mauvaise santé – qui ont les moins bonnes compétences en matière de santé. L’enquête de santé 2018 a une fois de plus apporté son lot d’informations précieuses sur la santé des Belges. En tant que mutualité santé, c’est à nous à présent de nous mettre au travail. Les défis sont divers. Il s’agit aussi bien de proposer des informations fiables que d’infléchir de manière collective et individuelle les modes de vie qui nuisent à la santé. Stimuler la conscience du risque représenté par certains facteurs, comme une tension ou un taux de cholestérol élevés. Accompagner les gens pour qu’ils accèdent à une meilleure qualité de vie. En outre, inscrire la santé dans un cadre plus large et appliquer le principe de « la santé dans toutes les politiques ». Car l’amélioration de la santé passe également par un revenu digne, un logement décent, ... Enfin, il ne faut pas perdre de vue que tout le monde n’a pas les mêmes besoins et qu’outre une approche collective, une approche individuelle s’impose.
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