Résumé :
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Nous nous posons souvent la question «Comment ça va ?» mais quelle réponse attendons-nous ? Voulons-nous vraiment entendre ce que la personne ressent, surtout si elle traverse une période plus difficile ? Savons-nous comment réagir ? Et quand la question nous est posée, osons-nous toujours dire ce que nous ressentons vraiment, surtout quand cela va un peu moins bien ? Tout le monde a déjà traversé une période difficile et rencontré des problèmes de sommeil ou de stress. Parfois, cela passe rapidement, mais parfois il s’agit d’un problème psychologique plus grave. Des recherches ont déjà révélé que de nombreux Belges rencontrent des problèmes ou des troubles psychologiques à un moment ou un autre de leur vie. À ce moment-là, parler à son entourage peut déjà apporter une première aide mais, dans un certain nombre de cas, il est également nécessaire de faire appel à une aide professionnelle. Pourtant, de nombreuses personnes continuent à avoir du mal à franchir ces étapes. Différents facteurs sont à l’origine de cette situation. Il y a l’auto-stigmatisation, la stigmatisation et les tabous dans la société, mais aussi d’autres obstacles tels que le manque de connaissances sur l’assistance psychologique et la crainte ou l’expérience de l’inaccessibilité financière. En mai 2019, la Mutualité chrétienne a enquêté auprès de ses membres sur la façon dont ils réagiraient eux-mêmes à l’égard d’une personne ayant des problèmes de santé mentale et d’assistance psychologique, afin de se faire une idée du degré de stigmatisation. Ils ont également été interrogés sur leurs propres expériences en matière de problèmes psychologiques. Y ont-ils déjà été confrontés ? Et si oui, comment ont-ils géré la situation ? Ont-ils osé en parler et faire appel à une aide professionnelle ? Si non, pourquoi pas ? Cet article résume les principaux résultats des propres expériences des membres et montre que la volonté de parler et/ou de demander de l’aide est déjà assez élevée. Pourtant, certaines personnes ne parlent que des problèmes ou cherchent uniquement de l’aide, alors que, dans certains cas, les deux aspects sont nécessaires. Nous rencontrons aussi un petit groupe de personnes qui ne parlent pas et ne font pas appel à une aide professionnelle, bien que cela puisse être nécessaire. L’étude confirme que cela est dû en partie à l’atmosphère taboue et à la stigmatisation qui entoure encore les problèmes psychologiques (honte, peur des réactions). Mais d’autres obstacles, comme une connaissance insuffisante de l’offre ou une perception ou une expérience de l’inaccessibilité des soins, jouent également un rôle. On peut donc en conclure qu’un gros travail peut encore être fait pour déstigmatiser et briser les tabous, d’une part, et pour renforcer une offre largement accessible et sa promotion, d’autre part. En collaboration avec les autorités et de nombreuses autres organisations, la MC souhaite y travailler.
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