Résumé :
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L’inventivité et la réflexivité, dont font preuve les équipes soignantes d’EHPAD confrontées à la prise en charge d’un public que servent mal les outils et les pratiques habituels, pourraient être capitalisées afin de nourrir de nouvelles approches. Cet article fait état de ce savoirfaire en s’appuyant sur un groupe d’analyse de pratique qui a permis l’identification de réponses de soignants sur un plan individuel et sur leur stratégie collective pour gérer les symptômes psycho-comportementaux fréquents chez les résidents ayant connu un parcours de rue. Au sein de l’établissement François Ier, héritier de la prise en charge des « indigents », le personnel développe le rôle de « soignant-confident », qui se transmet sous la forme d’un tutorat implicite des anciens aux nouveaux soignants. Ainsi, les agents acceptent que les résidents identifient un bon et un mauvais objet parmi le personnel, quitte à être ce-dernier. Ces savoir-être nécessitent du temps pour que la confiance s’instaure, pour arriver à bout des refus de soins fréquents qui s’expriment parfois violemment... C’est un travail de longue haleine, complexe et semé d’embuches qui implique une augmentation conséquente du temps passé par rapport à une prise en charge classique.
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