Résumé :
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Si les questions touchant l'humain et la santé s’avèrent de plus en plus complexes, et interpellent une approche translationnelle, tissant ensemble la science et la vie dans sa diversité, le développement des pratiques et, souvent, des enseignements, vont dans le sens inverse, suivant des perspectives de plus en plus spécialisées, découpées, détachées du « tout » du problème. À regarder l’objet de trop près, nous devenons (tous) de grands myopes ! C’est assez dire l’atout de « ce sujet où tout se rattache, l’art littéraire », qui, depuis toujours, se frotte à tous les savoirs, telle une mathesis universalis comme l’a observé Roland Barthes. Et en même temps – le paradoxe n’en est pas un – la littérature se caractérise par la plus grande singularité. Il suffit de penser aux millions de personnages qui la peuplent : il n’en est pas deux qui soient les mêmes ! À ce compte, pour/quoi la littérature dans les études de santé ? L’article propose quelques éléments de réponse en évoquant les bénéfices fictionnels et émotionnels de la lecture envisagée comme « expérience de pensée », et en illustrant le propos de deux exemples tirés un ouvrage anthologique conçu comme un « laboratoire virtuel pour la réflexion éthique ».
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