Résumé :
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Par sa fréquence et sa gravité, le cancer du sein représente un problème de santé publique. En parallèle, la proportion de patientes en surpoids ou obèses ne cesse de croître. Lors de la prise en charge d’un cancer du sein localisé, une chimiothérapie associant anthracyclines et taxanes est fréquemment proposée. Depuis 20 ans, les progrès dans la compréhension de la biologie des cancers ont permis d’adapter les traitements au sous-type moléculaire de cancer du sein. Paradoxalement, les caractéristiques des patientes, et en premier lieu leur indice de masse corporelle (IMC), n’entrent pas en ligne de compte dans le choix du traitement. Pourtant, les caractéristiques pharmacologiques variables des chimiothérapies peuvent faire craindre des différences importantes selon la nature hydrophile ou lipophile du traitement envisagé et l’IMC des patientes. La réalisation d’une analyse rétrospective des 2.887 patientes traitées, avec ou sans docétaxel (chimiothérapie fortement lipophile de la famille des taxanes), dans le cadre du protocole BIG 2-98 a montré que les patientes obèses recevant du docétaxel avaient une survie sans récidive et une survie globale nettement inférieures à celles des patientes non obèses. Cet effet délétère de l’obésité était restreint aux patientes exposées au docétaxel. Ce résultat clé va imposer désormais de déterminer la balance efficacité/toxicité des traitements selon la composition corporelle de nos patientes
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