Résumé :
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L’administration d’iode 131 (131I) après la chirurgie reste une pratique courante dans le cancer différencié de la thyroïde (CDT). En 2015, l’American Thyroid Association (ATA) a présenté de nouvelles lignes directrices pour la stadification et la gestion du CDT, y compris l’absence de 131I systématique chez les patients à faible risque de récidive et une activité réduite pour le risque intermédiaire. Dans notre étude, nous avons évalué le taux de réponse au traitement suite à cette nouvelle prise en charge thérapeutique par rapport à notre stratégie de traitement précédente chez les patients atteints de CDT (1). Les patients traités et suivis pour un CDT selon les recommandations ATA 2015 ont été comparés à ceux traités entre 2007 et 2014 en termes de caractéristiques générales, de risque de récidive, d’activité cumulée de 131I, de schéma de préparation pour l’irathérapie (sevrage en hormone thyroïdienne ou stimulation par rhTSH) et de réponse au traitement. Le même taux de réponse complète a été obtenu en administrant 1,1GBq (30mCi) au lieu de 3,7GBq (100mCi) chez les patients atteints de CDT. Depuis 2015, 100% des patients ont reçu de la rhTSH (vs 23,9% auparavant), avec un taux élevé de réponse thérapeutique complète très similaire même chez les patients à haut risque de récidive. Comme attendu, la tolérance au traitement s’est sensiblement améliorée, sans effet secondaire rapporté après injection de rhTSH, par rapport à 1/3 des patients après arrêt de l’hormone thyroïdienne, principalement en raison d’une hypothyroïdie. De plus, raccourcir la durée du séjour à l’hôpital, et même éviter l’hospitalisation en cas de faible risque, réduit considérablement les coûts financiers .Le suivi des recommandations ATA 2015 pour la prise en charge du CDT, y compris l’absence d’administration systématique d’iode radioactif chez les patients à faible risque et la stimulation par rhTSH avant l’irathérapie, a permis d’atteindre un taux élevé de réponse thérapeutique complète avec moins de 131I administré, un séjour à l’hôpital plus court et une qualité de vie améliorée, et ce à moindre coût pour la société.
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