Résumé :
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La péricardite aiguë est une maladie fréquente, le plus souvent idiopathique ou virale. Il s’agit en règle générale d’une affection bénigne mais fréquemment récidivante. L’hypothèse physiopathologique prédominante est celle de troubles dysimmunitaires sousjacents, mettant en jeu une réponse inflammatoire du système immunitaire inné typique des « maladies auto-inflammatoires », principalement médiée par l’interleukine-1 (IL-1) avec activation de l’inflammasome ; et une réponse du système immunitaire adaptatif, typique des « maladies auto-immunes», principalement médiée par des auto-anticorps et des lymphocytes T autoréactifs. Le tableau clinique associe des signes généraux, une douleur thoracique, des modifications de l’électrocardiogramme et un possible épanchement péricardique à l’échographie. Le traitement repose sur l’association d’aspirine/anti-inflammatoires non stéroïdiens et de colchicine pendant plusieurs semaines. Dans les péricardites réfractaires, une corticothérapie à faible dose et/ou des agents immunosuppresseurs ont été proposés, avec une efficacité limitée. De plus en plus de preuves suggèrent une place des antagonistes des récepteurs IL-1 dans le traitement de la péricardite récurrente. De nombreuses études ont montré l’efficacité de l’anakinra avec un bon profil de sécurité. D’autres antagonistes des récepteurs IL-1 ont montré des résultats prometteurs (canakinumab, rilonacept). Une évaluation plus approfondie dans des essais cliniques prospectifs plus larges est nécessaire pour confirmer l’efficacité à long terme et l’innocuité des anti-IL-1.
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