Résumé :
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Les gliflozines (inhibiteurs des cotransporteurs sodium-glucose de type 2 ou iSGLT2) ont un mécanisme d’action spécifiquement rénal, mais qui s’accompagne d’une série d’effets pléiotropes extra-rénaux. Ces médicaments ont apporté la preuve de leur efficacité pour réduire les événements cardiovasculaires majeurs, les hospitalisations pour insuffisance cardiaque et la progression vers l’insuffisance rénale chronique (IRC) terminale chez des patients diabétiques de type 2 (DT2) à haut risque. Ces effets protecteurs sont indépendants du contrôle glycémique. Si l’effet anti-hyperglycémiant des iSGLT2 diminue avec le déclin du débit de filtration glomérulaire (DFG), les effets protecteurs cardiovasculaires et rénaux persistent au moins jusqu’à un DFG de 30ml/min/1,73m2. Ces effets ont été démontrés dans plusieurs méta-analyses et dans deux essais spécifiquement à visée rénale chez des patients avec IRC et macroalbuminurie, CREDENCE avec la canagliflozine et Dapa-CKD avec la dapagliflozine. Par ailleurs, le profil de sécurité des gliflozines chez les patients avec IRC est bon et comparable à celui des patients avec fonction rénale normale. L’étude EMPA-Kidney en cours avec l’empagliflozine devrait confirmer si ces effets rénaux favorables sont retrouvés non seulement chez les patients DT2 albuminuriques, mais aussi chez les patients non albuminuriques et même chez les patients non diabétiques. Les critères restrictifs de prescription et de remboursement des iSGLT2 en fonction du niveau de DFG (instauration si DFG > 60 et interruption si DFG < 45ml/min/1,73m2) devraient être élargis prochainement au vu des résultats convaincants des essais cliniques.
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