Résumé :
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Le questionnement sur le maintien du principe d’autonomie lorsque se décide une entrée en établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) sollicite une vraie réflexion éthique. D’autant que celle-ci va également impliquer, au-delà de la personne âgée elle-même, l’EHPAD, la famille et l’entourage mais aussi la société par les représentations qu’elle véhicule. Dans la majorité des cas, l’entrée en EHPAD d’une personne âgée se justifie par la dégradation de son niveau de dépendante. Il faut pour autant, lui accorder une présomption de compétence c’est-à-dire que ni l’âge, ni les troubles cognitifs ou un diagnostic de maladie d’Alzheimer ou apparentée ne doivent faire présupposer que cette dernière soit automatiquement incompétente. Même lorsque la compétence n’est pas remise en cause, cette décision peut être parfois impossible à prendre notamment lorsqu’il y a des conflits d’intérêt ou de loyauté. Ce peut venir aussi de la représentation plus ou moins erronée de ce qu’est une “maison de retraite”. L’entrée en EHPAD ne relève pas d’une décision médicale mais est un choix personnel. Pourtant, comme la décision est parfois difficile à prendre, le laisser à un tiers, médecin traitant ou enfants peut-être plus facile. Ceux-ci se saisissent d’ailleurs parfois par excès et de façon inappropriée de cette responsabilité, considérant selon une représentation sociétale, que l’accompagnement de leur parent âgé pourrait être un travail parental « à rebours ». L’éthique doit donc être au cœur de la réflexion afin que chaque interlocuteur et acteur puissent apporter leur concours et permettent à la personne de prendre une décision optimale.
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