Résumé :
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Contexte : Une endoscopie digestive devrait être envisagée chez les patients âgés présentant une anémie ferriprive vu sa fréquence et sa morbi-mortalité. Objectif : Mesurer la réalisation ou non d’explorations endoscopiques et leur type, en cas d’anémie ferriprive chez une population âgée hospitalisée. Évaluer la rentabilité, les facteurs influençant la décision. Méthodes : Étude rétrospective multicentrique incluant des patients hospitalisés dans quatre services de gériatrie du Centre hospitalier universitaire (CHU) de Lyon en 2016, présentant une anémie ferriprive. Résultats : 171 patients ont été inclus (âge moyen : 87,3 ans). 58,5 % ont bénéficié d’une endoscopie, bien tolérée. Un âge moyen bas, des scores ADL et MMSE élevés et une albuminémie haute étaient significativement associés à la réalisation de l’examen. Les motifs d’abstention étaient le refus, les troubles cognitifs, la dépendance. Une étiologie était retrouvée dans 70 % des cas, par ordre décroissant : cancer, inflammation, polypes, ulcères, angiodysplasies. L’endoscopie bidirectionnelle était plus rentable. 64 % des patients ayant réalisé une endoscopie ont bénéficié d’une prise en charge étiologique (traitement IPP, endoscopique ou chirurgical). Le scanner chez les patients sans endoscopie était rentable dans 30,4 % des cas. Discussion : Le taux de réalisation de l’endoscopie paraît insuffisant au regard de la tolérance et des rentabilités diagnostique et thérapeutique élevées dans notre population, qui sont comparables à la littérature. L’indication du scanner pourrait être élargie quand l’endoscopie n’est pas réalisable. Conclusion : L’exploration des anémies ferriprives du sujet âgé doit être améliorée, l’argumentaire pour ne pas pratiquer d’endoscopie ne repose pas sur des critères scientifiques solides.
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