Résumé :
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Contexte : L’efficacité de l’antibiothérapie probabiliste des infections nosocomiales semble un enjeu majeur, compte tenu de leur sévérité dans la population âgée. Objectif : Évaluer l’efficacité de l’antibiothérapie probabiliste dans les situations de bactériémie nosocomiale dans une population âgée hospitalisée, décrire les facteurs susceptibles de l’influencer. Méthodes : Étude rétrospective incluant tous les patients hospitalisés en gériatrie au CHU de Lyon ayant présenté une bactériémie nosocomiale en 2016 et 2017. Résultats : 199 patients ont été inclus (âge moyen : 85,8 ans). Les portes d’entrée étaient urinaires (47 %), cutanées (16 %), inconnues (18,7 %). Les bactéries étaient des entérobactéries (67 %), des staphylocoques (16 %). Le taux de Bactéries multirésistantes (BMR) était de 22 %. L’antibiothérapie probabiliste était microbiologiquement inefficace dans 22 % des cas. Des hémocultures positives à BMR étaient le seul facteur significativement associé à cette inefficacité (autres critères étudiés : lieu de vie, secteur d’hospitalisation, présence d’un dispositif invasif, portage connu de BMR, sévérité du tableau clinique, porte d’entrée). La mortalité (10 % à 7 jours, 19 % à 30 jours) est importante mais n’est pas associée statistiquement à l’inefficacité de l’antibiothérapie initiale. Discussion : Nos données épidémiologiques sont comparables à la littérature. L’efficacité de l’antibiothérapie probabiliste paraît encore insuffisante au regard du pronostic de ces infections. La mortalité est probablement en lien avec d’autres paramètres que la seule efficacité microbiologique. La problématique des BMR incite à améliorer l’usage des antibiotiques et l’application des mesures d’hygiène. Conclusion : Ce travail ouvre quelques pistes pour l’amélioration des pratiques, notamment pour le choix des molécules
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