Résumé :
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L’International Network on Cancer, Infertility and Pregnancy (INCIP) recense les femmes chez qui un cancer a été diagnostiqué pendant la grossesse, afin de mieux comprendre les résultats obstétricaux et oncologiques. L’INCIP a récemment publié dans le British Journal of Haematology une série de 80 femmes enceintes chez qui un lymphome non hodgkinien a été diagnostiqué entre 1986 et 2019. Le sous-type le plus fréquent était le lymphome diffus à grandes cellules B (LDGCB) (57,71%), et 54 femmes (68%) ont été traitées par chimiothérapie, principalement de type CHOP (cyclophosphamide, doxorubicine, vincristine, prednisone) (89%), durant leur grossesse. Quatre femmes ont opté pour une interruption prématurée de leur grossesse. Sur les 76 grossesses qui ont été poursuivies, une seule s’est soldée par un enfant mort-né (1,3%). L’incidence du faible poids de naissance (39%), de l’accouchement avant terme (52%), ainsi que des complications obstétricales (41%) et néonatales (12%) s’est avérée globalement élevée. Ces chiffres ne peuvent pas uniquement s’expliquer par la chimiothérapie prénatale. La moitié des accouchements avant terme (46%) ont été programmés pour des raisons d’ordre oncologique. La survie globale et la survie sans progression à 3 ans des patientes atteintes d’un LDGCB traitées par rituximab-CHOP s’élevaient respectivement à 95,7% et 83,4% pour le stade limité (stade I-II selon la classification d’Ann Arbor) (n = 29), ainsi qu’à 73,3% et 60,6% pour le stade avancé (stade III-IV selon la classification d’Ann Arbor) (n = 15). Parmi les 36 patientes enceintes qui ont reçu du rituximab, 5 cas (13%) de complications néonatales et 3 infections maternelles (8%) ont été rapportés. En conclusion, un traitement standard pour le LDGCB peut être proposé aux patientes enceintes dans un centre disposant d’un service spécialisé de néonatalogie et d’obstétrique à haut risque.
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