Résumé :
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L’examen clinique est un acte d’ordre médical, effectué de façon presque rituelle au décours d’une rencontre avec un patient. Après avoir été un pivot central de l’art médical, il a perdu ses lettres de noblesses. La médecine à distance, notamment la télémédecine semble acter sa désuétude, en faveur des examens complémentaires. L’examen clinique a-t-il une place en soins palliatifs ? Sous quelle forme et dans quel but ? La médecine palliative cherche à améliorer le confort du patient. Pour cela elle a besoin de s’appuyer sur les mécanismes de l’inconfort ressenti par le malade. L’examen clinique permet bien souvent de poser ces diagnostics de façon plus pertinente que les examens complémentaires tout en limitant l’inconfort induit par ces gestes. Dans cet objectif de confort, cet examen est aménagé à l’aide de plusieurs stratégies. La première consiste à développer l’examen clinique passif (interrogatoire et inspection) limitant au minimum l’examen actif. La deuxième, de faire un recueil sémiologique de façon opportuniste au décours d’une activité de la vie quotidienne ou d’un soin effectué par un autre professionnel. Enfin, il est l’occasion de manifester le respect de la pudeur du malade. Le contenu d’un examen clinique de débrouillage est proposé. L’examen clinique est aussi un soin : la phénoménologie nous permet de comprendre comment, à travers cet examen du corps, le médecin s’adresse simultanément au corps ressenti et au corps objectif, tous deux altérés par la maladie. Il relance un dialogue entre eux et peut mettre de l’ordre dans le désordre.
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