Résumé :
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Depuis mars 2020, l'État belge est sur le qui-vive pour endiguer la pandémie de Covid-19 en fonction de ses vagues et de la survenance des variants du SARS-CoV-2. Malgré cette situation mouvante, les pouvoirs publics se doivent d'apporter des réponses efficaces et scientifiquement étayées pour éviter l'engorgement des services de soins de santé tout en s'assurant de l'adhésion de la population - et des électeurs - aux mesures et restrictions édictées, de la conformité de celles-ci aux normes hiérarchiquement supérieures et de la limitation de leur impact sur l'économie et les finances publiques. Reconnaissons-le d'emblée : si gouverner n'est jamais une sinécure, la gestion d'une telle crise impose des arbitrages inédits. En première ligne dès les balbutiements de l'épidémie [2], les gouvernements ont ainsi été amenés à élaborer dans l'urgence des édifices normatifs, parfois branlants, qui mettent à rude épreuve les esprits les plus affûtés. D'ailleurs, la réponse à la crise a d'emblée prêté le flanc aux critiques, que cela soit par l'intermédiaire de cartes blanches, de controverses sur les réseaux sociaux ou à l'occasion des premiers colloques scientifiques consacrés au sujet [3] : règles trop timorées selon les uns, inutilement liberticides, voire illégales ou inconstitutionnelles, selon les autres, elles sont constamment évaluées par le grand public et par pléthore de spécialistes, qu'ils soient juristes, épidémiologistes, économistes ou encore psychologues. C'est dire si décider, dans ce contexte sensible, nécessite sang-froid et dextérité. (extrait de JLMB, 5/2022, p.209)
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