Résumé :
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Il n'est pas nécessaire de revenir longuement sur les actions symboliques des militants climatiques du mouvement Action non violente-COP21 (A.N.V. - COP 21) qui avaient lancé en France une campagne de désobéissance civile baptisée « Décrochons Macron », consistant à décrocher le portrait officiel du président de la République ornant des lieux publics. De nombreuses poursuites ont été diligentées en France. Si des condamnations ont été prononcées, un jugement du tribunal correctionnel de Lyon avait attiré l'attention en ce qu'il avait ordonné la relaxe de militants [1]. Telle une anguille, le tribunal avait pris le parti d'acquitter les prévenus sans que l'on ne puisse clairement déterminer le fondement de sa décision. Des passages permettaient de penser que le tribunal avait retenu l'état de nécessité légitimant un acte délictueux proportionné à l'éloignement d'un danger grave et imminent, considérant que les prévenus n'avaient eu d'autre choix à leur portée que d'affronter les autorités par une réaction mesurée. D'autres motifs portaient le débat sur la liberté d'expression, le tribunal estimant que, dans l'esprit de citoyens profondément investis dans une cause particulière servant l'intérêt général, le décrochage et l'enlèvement sans autorisation du portrait du président de la République dans un but voué exclusivement à la défense de cette cause, qui n'a été précédé ou accompagné d'aucune autre forme d'acte répréhensible, loin de se résumer à une simple atteinte à l'objet matériel, devait être interprété comme le substitut nécessaire du dialogue impraticable entre le président de la République et le peuple. (extrait de JLMB, 10/2022, p.429)
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