Résumé :
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Avec l’arrivée de la pandémie de coronavirus disease 2019 (covid-19), la société française a été profondément ébranlée dans son fonctionnement global. La multiplication des malades et l’augmentation de la demandes de soins notamment hospitaliers et en services de réanimation ont particulièrement perturbé le fonctionnement sanitaire et social de la société française. Dans ce contexte particulier de crise, cette dernière a joué le rôle d’ « analyseur social » au sens que lui donnent les sociologues, c’est-à-dire qu’elle a été porteuse d’un éclairage nouveau sur les pratiques sociales instituées en temps normal. Nous avons choisi pour cet article d’examiner la façon dont avait été traitée une catégorie particulière de personnes « les personnes âgées » et ce sur trois registres qui nous sont apparus emblématiques du traitement social de ces « personnes âgées » pendant la crise covid-19. D’abord il y a eu la réactivation de ce que d’aucuns ont appelé « la lutte des âges » ou encore la guerre des générations. Ensuite cette crise a particulièrement mis en lumière la situation des personnes âgées résidant en EHPAD : leur mortalité accrue, leur confinement problématique et leur vaccination prioritaire. Enfin cette crise a posé la question de la pertinence d’une mise en place d’un confinement spécifique en fonction de l’âge. Notre conclusion est que les crises sont propices aux explications simplistes et à la recherche de boucs émissaires, mais qu’elles sont aussi un formidable révélateur des dysfonctionnements sociaux antérieurs à la crise. En ce sens la crise a remis en lumière une évidence, dans la société française, la primauté des « inégalités de parcours de vie » comme vecteur majeur de l’exclusion sociale.
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