Résumé :
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« À partir d’une réflexion sur les enjeux éthiques d’une hospitalité incarnée dans le champ du soin, s’appuyant sur une méthode philosophique à l’écoute des préoccupations des professionnels de terrain, l’article interroge notre rapport sensible aux espaces, au carrefour de l’éthique et de l’esthétique, dans le contexte, peu étudié, de la radiothérapie et de ses spécificités. L’hospitalité suppose de la non-identité, de la non-appartenance, de la différence. Le risque est alors qu’une alliance thérapeutique de qualité ne puisse être nouée avec le patient auquel pourtant s’adressent les soins. Comment faire pour que le patient puisse se sentir comme chez lui tout au long des traitements ? En quoi le fait d’investir les espaces hyper-techniques d’une attention à autrui et d’une intention éthique peut-il contribuer à l’humanisation des parcours de soin et soutenir l’autonomie des patients ? Soignants et soignés sont enveloppés dans des espaces et des environnements très particuliers et vivent des expériences qui mettent à l’épreuve leur rapport au monde. Prendre au sérieux la corporéité, dans sa dimension à la fois active et passive, apparaît comme un préalable au développement de liens d’interdépendances féconds et au besoin de sens exprimé par les patients comme par les soignants. Si des écueils peuvent être identifiés, l’attention aux atmosphères, aux ambiances et au design peut cependant d’une part favoriser le bien-être des patients, leur (re-)donner du pouvoir pour agir, et d’autre part mobiliser l’inventivité dans les pratiques de soin, selon une exigence de justice et d’équité. »
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