Note générale :
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Broché
L’adolescence, un fait social .
Jusqu’au 18ème siècle, le mode de passage entre la période de l’enfance et celle de l’âge adulte se faisait plus tôt et l’adolescence, rapidement franchie, était d’ailleurs confondue avec les mutations physiques de la puberté qui était beaucoup plus tardive qu’aujourd’hui.
Le développement de l’institution scolaire et de l’économie de marché qui oblige à se déplacer et à faire la preuve de ses talents va favoriser l’extension d’un espace consacré à l’éducation et à la formation de l’enfant, puis de l’adolescent.
La situation de chacun sera de moins en moins donnée par les acquis de sa famille, mais sera surtout le résultat de l’éducation. Les enfants vont pouvoir faire des études et accéder à d’autres métiers que ceux de leurs parents dans la volonté d’une promotion sociale obtenue grâce à la formation.
Si bien que cet espace entre l’enfance et la vie adulte est devenu un temps de formation et de préparation.
Ce nouvel âge de la vie n’est pas le résultat de la crise que vivent la plupart des sociétés contemporaines, mais une conséquence historique de la modification des conditions de vie depuis le 18ème siècle.
L’adolescence, un fait psychique
L’adolescence est surtout un processus psychique, un ensemble de systèmes, qui oeuvre aux remaniements de la personnalité, favorisent sa maturation dans la résolution des conflits de base et ouvrent une ère nouvelle aux activités psychiques qui seront différentes de celles de l’enfant.
L’adolescence commence lorsque la puberté s’achève. Cette période de mise en place du processus psychique des remaniements de la personnalité s’instaure entre 12 et 30 ans. Les délais de maturation, ainsi, se sont allongés.
Ce long travail de maturation s’articule par rapport à 3 processus :
La puberté (12-17/18 ans) au cours de laquelle l’organisation bio, psy, psychologique transforme l’économie de l’individu et son image corporelle .
L’adolescence (17/18 - 22/24 ans) va s’efforcer d’intégrer le corps sexué et d’intérioriser son identité dans la capacité à exister de façon autonome psychiquement même si l’individu reste relativement dépendant de son milieu
La postadolescence (22/23-30 ans) travaille à la consolidation du moi au sein d’un lieu entre les nécessités du fonctionnement interne de la personnalité et les exigences de la réalité extérieure.
La société adolescentrique
Les adolescents eux-mêmes s’étonnent d’être les confidents et les conseillers de leurs aînés alors qu’ils aimeraient que ce soit l’inverse. Les relations sont brouillées. La relation éducative peut s’en trouver perturbée puisque l’identité de chacun par rapport à l’autre reste vague. Un peu comme s’il n’existait que des enfants ou des adolescents sans la dimension de la parenté.
Cette transgression de la différence des générations qui trouve son origine dans la dénégation de la parenté et de la filiation conduit à se situer tous comme des enfants dans la vie ou comme de grands adolescents.
Une société adolescentrique s’instaure de plus en plus. C’est une société qui se conforme de plus en plus aux adolescents, à leurs états de conscience, à leur façon de penser et d’agir.
Conclusion :
L’adolescence est ainsi devenue un fait psychique avec ses lois, ses tâches et ses enjeux. Les changements de condition de vie ont favorisé l’apparition et l’allongement de l’adolescence. Un nouvel âge de la vie s’est affirmé comme réalité sociale mais aussi comme processus psychique avec des tâches particulières à traiter.
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