Titre : | Ethique et psychiatrie : [Dossier] (2010) |
Type de document : | Article : texte imprimé |
Dans : | Soins psychiatrie (270, septembre-octobre 2010) |
Article en page(s) : | p. 13-33 |
Langues: | Français |
Sujets : |
Paramédical (MeSH) Accueil du patient ; Démence ; Empathie ; Éthique ; Négociation ; Peur ; Psychanalyse ; Psychiatrie ; Relations professionnel de santé-patient ; Santé mentale ; Soins infirmiers en psychiatrie ; Transfert psychologique ; Troubles mentaux |
Résumé : |
La psychiatrie n’échappe pas au mouvement actuel : en dehors de l’éthique point de salut ! Nous assistons à la multiplication de comités, d’espaces éthiques, de colloques et séminaires sur ce thème. Soignants et philosophes se croisent, débattent et se rencontrent. Néanmoins, s’il est une vertu utile au soignant dans le secteur de la psychiatrie, c’est la prudence, aussi soyons donc prudents vis-à-vis de ce phénomène. Comme disait le poète : « Ce n’est pas le rince-doigts qui fait les mains propres ni le baisemain qui fait la tendresse. »1 Par analogie, ce ne sont pas les groupes d’éthique qui font le sujet éthique.
Toutefois, ce mouvement n’entrave pas la réflexion éthique, mais il importe de s’interroger sur sa finalité. Est-ce du registre de la bonne conscience, de celui du principe de précaution ? À défaut d’une réponse, veillons à ce que, dans nos établissements, la réflexion éthique puisse soutenir le soignant. Prenons également garde à cette confusion entre éthique et déontologie, éthique et législation, éthique et qualité… Ainsi, une réflexion sur l’éthique en psychiatrie est nécessaire, afin de “séparer le bon grain de l’ivraie”. Associer un soignant et un philosophe permet donc de tenter un équilibre entre expérience clinique et réflexion théorique. Existe-t-il Une éthique en psychiatrie ? L’éthique en psychiatrie est-elle soluble dans l’éthique médicale ? À chacun de trouver des pistes ! La psychiatrie est une discipline qui nous confronte à la liberté ou à la non-liberté du sujet et l’on peut décliner quasiment à l’infini cette thématique. Sans cesse, le soignant est conduit à se questionner : jusqu’où puis-je, dois-je aller pour cet autre en souffrance ? Dans d’autres disciplines, la médecine paternaliste a déclaré forfait. Doit-il en être de même pour la psychiatrie ? Loin de prôner une psychiatrie qui ferait fi du sujet, ou dans laquelle le sujet malade devrait s’effacer devant le sujet soignant, mais méfionsnous d’une attitude qui nierait que certains malades doivent se soumettre à l’autorité soignante pour re-trouver leur dimension de sujet. À vouloir que le malade mental soit comme les autres, c’est sa singularité qui risque de “passer à la trappe”. Le soignant est placé entre le marteau et l’enclume : tantôt laxiste il ferait courir des risques à ses concitoyens en laissant libre de dangereux malades, tantôt liberticide, il enfermerait les “normopathes”. Le soignant, comme le fou, souffre des représentations sociales. Nous ne pouvons faire fi de l’opinion publique, si elle n’est pas favorable à un débat quant à ce qu’une société démocratique attend de la psychiatrie. C’est donc aux soignants d’être les ambassadeurs des patients qu’on leur a confiés. La réflexion éthique s’impose dans chaque situation clinique, au sein de chaque unité, de chaque établissement, à toute la société, avec les allers-retours que cela suppose, du cas singulier à la politique générale. Patrick Touzet |
Note de contenu : |
La question éthique se pose dans chaque situation clinique
page 13 Patrick Touzet Quelle éthique du soin pour les pathologies mentales ? pages 14-17 Elsa Godart Atelier vidéo et éthique en santé mentale pages 18-20 Daniel Simonnet Quelle politique pour la folie ? pages 21-23 Elsa Godart Pour une éthique de l’engagement infirmier en psychiatrie pages 24-26 Stéphane Tregouet Pédopsychiatrie, le bisou en questions pages 27-29 Franck Rosala De la politique au soin singulier en psychiatrie, la place de l’éthique pages 30-33 Patrick Touzet |