Titre : | Prescription de médicaments ASMR de niveau V chez les sujets de plus de 65 ans en soins primaires ambulatoires (2010) |
Auteurs : | Serge Bismuth, Auteur ; Caroline Chalvignac, Auteur ; H. Bagheri, Auteur ; Stéphane Oustric, Auteur |
Type de document : | Article : texte imprimé |
Dans : | La revue du praticien (10, supplément décembre 2010) |
Article en page(s) : | p. 3-7 |
Langues: | Français |
Sujets : |
Paramédical (MeSH) France ; Médecine générale ; Ordonnances ; Préparations pharmaceutiques ; Sujet âgé ; Thérapeutique ; Traitement médicamenteux |
Résumé : |
La consommation médicamenteuse des sujets âgés de plus de 65 ans, en France, se caractérise par une polymédication à l’origine d’effets indésirables. Ces patients consomment en moyenne plus de trois médicaments différents par jour. En France, une étude réalisée en 2005 montre que, parmi les patients de plus de 70 ans consultant aux urgences pour effet indésirable médicamenteux, 32 % consomment plus de 10 médicaments. Les seniors représentent un sixième de la population française et seront 18 millions en 2040, soit un quart de la population.
La polymédication, les modifications physiologiques liées au vieillissement et les variations d’effets pharmacocinétiques et pharmacodynamiques du médicament qui en résultent favorisent le risque de iatrogénie. Toutes les études concluent que la polymédication reste une des premières causes de survenue d’effets indésirables chez ces patients. La tranche d’âge des seniors s’avère être la plus affectée par les effets indésirables des médicaments. On y recense en moyenne deux fois plus d’effets indésirables médicamenteux que chez les moins de 65 ans. Le médecin généraliste est en première ligne dans le suivi au long cours de ces patients et dans la réévaluation de leurs ordonnances. Il joue un rôle fondamental dans la prévention d’une éventuelle iatrogénie médicamenteuse. Par ailleurs, l’industrie pharmaceutique ne cesse de présenter de nouveaux médicaments, parmi lesquels le praticien doit faire un choix. Depuis 1996, les nouveaux médicaments sont évalués par rapport au placebo, ce qui permet de définir le service médical rendu (SMR) mais aussi par rapport aux autres médicaments de la même classe thérapeutique déjà présents sur le marché, pour définir l’amélioration du service médical rendu (ASMR). L’ASMR permet d’apprécier l’apport relatif d’un médicament par rapport aux thérapeutiques préexistantes, dans une indication donnée. Elle intègre plusieurs paramètres comme la gravité de la maladie traitée, l’existence ou non d’une alternative thérapeutique dans cette indication, le rapport bénéfices/risques du médicament, la place du médicament dans la stratégie thérapeutique. La Haute Autorité de santé évalue l’ASMR suivant cinq niveaux en termes d’amélioration de l’efficacité et/ou du profil d’effets indésirables et/ou de commodité d’emploi. Le niveau V concerne les médicaments n’apportant aucune amélioration. Il semblerait logique que les médicaments ayant une ASMR de niveau V soient les moins prescrits par le médecin généraliste, en particulier chez les sujets âgés de plus de 65 ans. |
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