Titre : | La transmission des savoirs : Dossier (2011) |
Type de document : | Article : texte imprimé |
Dans : | Soins cadres (79, août 2011) |
Article en page(s) : | p. 13-36 |
Langues: | Français |
Sujets : |
Paramédical (MeSH) Activités de formation ; Apprentissage ; Aptitude ; Enseignement ; Étudiants ; Infirmières administratives ; Information ; Management ; Organismes ; Psychiatrie ; Soins ; Soins infirmiers ; Stage pratique guidé ; Tutorat |
Résumé : |
En triturant le double sens du mot “transmission”, transmission de connaissances et transmission génétique, on s’aperçoit que la première s’est “schizophrénisée” et que la seconde repose sur des modèles anciens pour la plupart toujours d’actualité mais qui, petit à petit, disparaissent inexorablement avec la raréfaction des seniors en activité professionnelle. L’université se prêterait mieux à l’acquisition de modèles théoriques et, depuis peu, à la transmission de connaissances relatives à l’exercice de métiers paramédicaux. Néanmoins, il faudra du temps pour que celle-ci parvienne à articuler le discours sur la méthode et la pratique du soin. La méthode représente la partie objectivante du soin. Elle s’enseigne à grands renforts de cours magistraux ou de travaux dirigés. Quant à la pratique, elle relève de la partie subjectivante. Cette dernière s’éprouve autant qu’elle s’apprend. Elle s’opérationnalise à l’hôpital sous le regard de pairs. Il existe donc bien une filiation des professionnels de la transmission des métiers. Cette transmission s’observe certes dans les situations didactiques de soins, mais elle peut aussi se faire plus discrète voire invisible, notamment dans les situations de soins où l’énigme de la rencontre entre le patient et le soignant ne se laisse pas appréhender par les tiers. La transmission est en crise. Il ne s’agit pas d’une crise de la quantité. Prenons l’exemple du référentiel de formation des étudiants infirmiers, dont l’approche est novatrice. Cependant, il reste profondément ancré dans le paradigme de l’évaluation. La relation maître-élève, si chère à Jules Ferry, a complètement disparue. Avec l’introduction du e-learning, les enseignements en présentiel viennent désormais compenser les manques des élèves sur leurs points faibles. De fait, l’intervention du formateur est devenue au mieux optionnelle, au pire elle s’apparente à une forme de rattrapage, d’où une légitime crainte chez certains formateurs de perdre le désir de transmettre. À l’heure de l’evidence-based medicine, le factuel prend le pas sur l’inquiétude de la transmission. La normalisation desdites bonnes pratiques, sous couvert de protocoles ou d’autres procédures métalliques, serait censée anticiper l’imprévisible. Le mythe du risque zéro a la vie dure. Il faut bien avouer que la révolution apodictique – qui démontre, qui prouve – du soin sonne plus sérieux que l’énigme de l’intersubjectivité, du moins certains le croient-ils ! La crise dans la transmission relève d’enjeux de pouvoirs. Elle disparaîtra lorsque enseignants universitaires et praticiens s’entendront sur le partage de la transmission, en clarifiant les conditions de celle-ci et en mariant la recherche scientifique du soin avec le mystère de la relation thérapeutique. (Pascal Barreau) |
Note de contenu : |
Pour un partage de la transmission
page 13 Pascal Barreau Mais que reste-t-il de la transmission intergénérationnelle ? pages 14-19 Jacques Lambert Se reconnaître dans une clinique de la transmission pages 20-23 Jean-Philippe Gillier Clinique de la transmission et transmission de la clinique pages 24-26 Jean-Pierre Rongiconi La transmission des savoirs en psychiatrie, une réconciliation indispensable pages 27-28 Jocelyne De Weze, Vincent Breme L’hôpital est-il une organisation apprenante ? pages 29-30 Pascal Barreau La transmission des savoirs infirmiers à l’épreuve du nouveau référentiel de formation pages 31-35 Bernard Guillot, Anne-Marie Barruol, Odile Deprez-Rossignol, Nathalie Pieri-Romestaing Éléments de bibliographie page 36 Christel Baigts, Évelyne Leonhard, Stéphanie Pisot |