Résumé :
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Cette étude se propose dans un premier temps de faire une présentation des analyses des effets contextuels sur les attitudes individuelles vis-à-vis de l'immigration, i.e. des natifs vis-à-vis des migrants, qu'il s'agisse de la tolérance ou de la xénophobie. Deux effets contextuels opposés ont été mis en évidence par la littérature. L'effet de contact repose sur l'idée que, lorsqu'une personne est plus souvent en contact avec la population immigrée, elle est plus tolérante. L'effet de compétition a une incidence négative sur la tolérance et suppose que la xénophobie augmente lorsque les natifs se sentent en compétition économique avec la population immigrée. Dans un second temps, les auteurs testent empiriquement ces deux effets à partir du volet français de l'"European values survey" en introduisant des données sur les départements dans lesquels vivent les enquêtés. Ils montrent alors qu'il existe bien un effet de contact et un effet de compétition sur la tolérance vis-à-vis des immigrés en France et que ces deux effets coexistent, qu'ils sont robustes et stables, même si le premier est sensible au niveau d'éducation des personnes. Enfin, ils mettent en évidence une interaction entre les deux effets : d'une part, l'effet positif de contact disparaît lorsque les personnes se trouvent dans un environnement de chômage élevé, et, d'autre part, l'effet négatif de compétition est plus important lorsque les personnes vivent dans des départements où la proportion d'immigrés est plus élevée. (Extrait de la Revue française de sociologie, vol. 54 - n°1, p. 53)
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