Résumé :
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"Ce qui a tout d'abord attiré mon attention, c'est le terme : "la parole de l'élève", qui montre bien l'inconscient des enseignants. Moi, je m'intéresse plutôt à "la parole de l'enfant", à "la parole d'adolescent". Je pense qu'il ne faut jamais oublier qu'un élève est en même temps - et avant tout - un enfant ou un adolescent. Cette substitution du terme élève au terme enfant n'est pas tout à fait innocente. C'est un peu comme quand on utilise le terme "travailleurs", "employés", "immigrés" pour oublier qu'il s'agit avant tout d'êtres humains. Ce qui permet de les instrumentaliser, de les licencier, de les précariser, puisqu'on ne fait pas ça à des hommes ou à des femmes, mais à des "travailleurs", des "ouvriers", des "employés", des "producteurs", tout ce que vous voulez... À force de traiter l'enfant et l'adolescent, d'"élève", on finit par sous-entendre que lorsqu'il entre dans l'école, il perd ses qualités d'enfant et d'adolescent. On pense à Dante lorsqu'il écrit : "quand vous pénétrez dans l'Enfer, perdez tout espoir"... C'est comme si l'enfant quand il entre à l'école, sachant qu'il doit devenir élève, devait perdre tout espoir... C'est un petit peu méchant, mais... Donc, j'aimerais mieux parler de la "prise en compte de la parole de l'enfant et de l'adolescent." (Tomkiewicz, 2013, p. 25)
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