Titre : | Faut-il décoloniser les patients porteurs de staphylocoques dorés résistants à la méticilline en réanimation ? (2013) |
Auteurs : | Christophe Camus, Auteur |
Type de document : | Article : texte imprimé |
Dans : | Réanimation (3, mai 2013) |
Article en page(s) : | p. 297-305 |
Langues: | Français |
Sujets : |
Paramédical (MeSH) Chlorhexidine ; Décontamination ; Dépistage ; Infection croisée ; Isolement du patient ; Mupirocine ; Prévention ; Réanimation ; Soins intensifs ; Staphylococcus aureus ; Staphylococcus aureus résistant à la méticilline |
Résumé : | Dans de nombreux pays d’Europe et aux États-Unis, 5 à 15 % des patients sont porteurs de Staphylococcus aureus résistant à la méticilline (SARM) à l’admission en réanimation, bien qu’un déclin dans les taux d’isolement hospitaliers ait été observé dans certains pays depuis dix ans. La colonisation à SARM comporte un risque majeur d’infection acquise ultérieure. La décolonisation pour éradiquer le portage a été proposée de longue date dans la prévention des infections à SARM liées aux soins. Parmi les médicaments utilisés, un antibiotique topique, la mupirocine, a été largement étudié et permet la décolonisation nasale. Son efficacité sur le SARM est limitée du fait de la persistance du portage sur d’autres sites. Certains antibiotiques systémiques ont été proposés (rifampicine, doxycycline) pour éradiquer le portage. La toilette cutanée à la chlorhexidine gluconate à 4 % est également largement utilisée, notamment en association avec la mupirocine nasale. L’intérêt de la décolonisation reste très controversé. Elle fait partie intégrante des mesures de prévention recommandées dans quelques pays européens. D’autres experts préconisent seulement le dépistage des porteurs, le renforcement des mesures d’hygiène standard et les mesures d’isolement des patients colonisés ou infectés. La disparition de certains clones endémiques a contribué à modifier l’épidémiologie, indépendamment des mesures de prévention prises. Enfin, les rôles respectifs de la contamination de l’environnement et du portage chez le personnel soignant ont été fréquemment sous-estimés. De plus, l’apparition de souches de SARM résistantes a été associée à l’utilisation courante de la mupirocine. Il n’existe pas de recommandations universelles mais plutôt des protocoles institutionnels variables selon l’épidémiologie locale. |