Résumé :
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On parle de torsades de pointes pour désigner une tachycardie ventriculaire, généralement associée à un allongement de l’intervalle QT à l’électrocardiogramme (ECG), et dont l’issue peut être fatale. C’est la raison pour laquelle on accorde beaucoup d’attention à l’allongement de l’intervalle QT provoqué par des médicaments. Le fait que l’allongement de l’intervalle QT à l’ECG entraîne ou non des arythmies est un processus complexe, et l' arythmie ne survient généralement qu’en présence de plusieurs facteurs de risque. Le lien entre l’allongement de l’intervalle QT et la survenue de torsades de pointes est le plus évident pour les antiarythmiques de classe IA (disopyramide, quinidine) et pour le sotalol; en revanche, l’amiodarone ne provoque que rarement des torsades de pointes, malgré le fait qu’elle allonge nettement l’intervalle QT. Certains médicaments sans visée cardiaque sont également susceptibles d’allonger l’intervalle QT; des torsades de pointes ne surviennent toutefois que rarement avec ces médicaments et généralement qu’en présence de facteurs de risque supplémentaires (p. ex. syndrome du QT long congénital, cardiopathie, hypokaliémie, interactions pharmacocinétiques ou prise de plusieurs médicaments allongeant l’intervalle QT). Le présent article se penche sur (1) la survenue d’un allongement de l’intervalle QT et le lien avec les torsades de pointes, (2) les facteurs de risque d’un allongement de l’intervalle QT et de torsades de pointes, (3) les médicaments susceptibles de provoquer un allongement de l’intervalle QT et des torsades de pointes, et (4) les mesures de précaution à prendre pour diminuer le risque de torsades de pointes.
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