Résumé :
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"Les années 1968 en France sont marquées par l'"insubordination ouvrière" et en particulier par les grèves d'ouvrières contre les conditions de travail. Quelquefois, la lutte se déclenche parce que l'une des ouvrières fait une "crise de nerfs". Si les manifestations de la souffrance au travail de ce type sont fréquentes dans les années 1968, elles sont bien souvent expliquées par la "nature féminine", selon les directions des entreprises, au moment même où des ergonomes établissent que les "crises de nerfs" sont le symptôme de la surcharge mentale des ouvrières, liée à l'organisation du travail et à sa division sexuée. Ainsi, dans les années 1968, cette manifestation est progressivement politisée par les ouvrières qui peuvent aller jusqu'à faire grève, interrogeant leur assignation de genre et de classe. S'il est moins question de "crises de nerfs" dans les décennies suivantes, la "nature" féminine perdure comme élément d'explication de la nouvelle forme prise par la souffrance au travail, les "troubles musculo-squelettiques"." (Gallot, 2014, p. 45)
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