Résumé :
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La cholestase gravidique se manifeste essentiellement par un prurit, parfois sévère, plus rarement par un ictère associé au prurit. Elle survient pendant le 2e ou le 3e trimestre de la grossesse. Sa fréquence en France est de l’ordre de 1 pour cent grossesses. Elle est un peu plus fréquente au cours de grossesses gémellaires. Les tests hépatiques sont perturbés avec principalement une élévation des transaminases et des acides biliaires du sérum. Les signes cliniques et les anomalies des tests hépatiques disparaissent rapidement après l’accouchement. La maladie est probablement due à une susceptibilité particulière aux œstrogènes et à la progestérone, dont la concentration s’élève au cours de la grossesse et qui sont connus pour provoquer une cholestase. Cette susceptibilité s’explique par des polymorphismes de gènes codant des protéines de transport des hépatocytes impliquées dans la sécrétion de la bile. En dehors de la gêne causée par le prurit, le pronostic maternel est bon. La gravité vient de la possibilité de complications fœtales, notamment une prématurité (et ses complications pulmonaires) induite par les équipes obstétricales, ou un décès in utéro. Le traitement par un acide biliaire, l’acide ursodésoxycholique, améliore le prurit et diminue la fréquence des complications fœtales. Il n’a pas été observé d’effets indésirables chez la mère, ni chez le nouveau-né. Dans les formes sévères, un accouchement déclenché entre 37 et 38 semaines d’aménorrhée peut être nécessaire.
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