Résumé :
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Objectif. Bien que les cicatrices hypertrophiques soient problématiques au niveau cosmétique pour les patients ayant subi une thyroïdectomie, les facteurs de risque associés ne sont pas bien définis. Notre objectif a été de déterminer les facteurs associés à la survenue d’une cicatrice hypertrophique, dans les suites opératoires d’une thyroïdectomie. Méthodes. Une étude rétrospective de dossiers a été réalisée, à partir de données portant sur le sexe, l’âge, l’indice de masse corporelle (IMC), la zone opératoire, les caractéristiques cutanés (pigmentation, érythème, élasticité et hydratation), et les caractéristiques cliniques de la cicatrice (démangeaison, tiraillement, induration, adhérence et œdème). Il a été également rapporté la présence, ou non, d’un geste précoce sur la cicatrice, avec injection intra-lésionnelle de stéroïdes, un tir laser non-ablatif fractionné, et un traitement préventif par des agents topiques. Les effets de ces facteurs ont été analysés en utilisant des analyses univariées et multivariées. Résultats. Les données recueillies chez 1141 patients ont rapporté une incidence de cicatrice hypertrophique de 13,9%. Les variables qui se sont révélées significatives dans l’analyse univariée ont été intégrées dans l’analyse multivariée. Un jeune âge, un IMC élevé, des démangeaisons, un tiraillement, une induration, une adhérence ont été associés à la survenue de la cicatrice hypertrophique. Une intervention précoce sur la cicatrice et une utilisation préventive d’agents topiques, ont été associées à une réduction du risque de cicatrice hypertrophique. Conclusion. Sur la base de nos résultats, nous suggérons que les dermatologues utilisant le laser non-ablatif fractionné, l’injection intra-lésionnelle de stéroïdes, et des agents topiques de prévention peuvent réduire l’incidence des cicatrices hypertrophiques, surtout chez les jeunes patients, chez les patients présentant un IMC élevé et/ou des symptômes cliniques tels que prurit, tiraillement, induration et adhérence.
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