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Résumé :
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La thérapeutique des syndromes coronariens aigus sans sus-décalage du segment ST (SCA non-ST+) a profondément évolué au cours des dix dernières années. Les sociétés savantes de cardiologie américaines et européennes ont renouvelé récemment leurs recommandations. Or, celles-ci peuvent apparaître peu adaptées au système préhospitalier médicalisé français. En effet, la prise en charge thérapeutique repose avant tout sur l'évaluation diagnostique du médecin urgentiste qui dispose d'examens complémentaires limités en extrahospitalier. L'électrocardiogramme (ECG) est parfois peu contributif et le dosage de la troponine, quand il est disponible, ne possède pas une sensibilité de détection suffisante en extrahospitalier. Le choix de la filière de soins correspond alors à la première démarche thérapeutique. Ainsi, s'il semble licite de débuter le traitement dès la phase extrahospitalière et d'orienter directement en unité de soins intensifs cardiologiques (USIC) les patients présentant une forte probabilité de SCA sans passer par les urgences hospitalières, le choix des thérapeutiques peut être déterminant. En effet, le traitement par aspirine et anticoagulant peut souvent être débuté initialement en cas de quasi-certitude diagnostique. Or, l'arrivée de nouvelles molécules antagonistes des récepteurs P2Y12 à l'adénosine (prasugrel, ticagrelor, cangrelor) qui permettent d'augmenter l'efficacité pharmacologique antithrombotique des antiagrégants, pose la problématique de leur administration à la phase pré-angioplastie. Lorsque l'exploration invasive par coronarographie pour revascularisation doit être envisagée, il reste à l'urgentiste à définir le meilleur choix thérapeutique en fonction de la stratification du risque ischémique et du risque hémorragique qu'il convient d'évaluer.
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