Résumé :
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Le vieillissement de la population tunisienne est à l'origine de l'augmentation du nombre de fumeurs âgés. Ainsi, nous diagnostiquons de plus en plus chez les sujets âgés des pathologies liées au tabac. L'ambition de ce travail était de dégager les particularités du sevrage tabagique chez les sujets âgés et de relever les facteurs influençant le succès du sevrage tabagique dans cette catégorie de personnes. Il s'agissait d'une étude rétrospective comparative portant sur 200 fumeurs suivis au sein de 6 consultations d'aide au sevrage tabagique entre 2008 et 2011. Ainsi, cent fumeurs âgés de 65ans et plus ont été comparés à 100 fumeurs jeunes (âge<45ans). Les personnes âgées étaient aussi dépendantes que les jeunes selon le score de Fagertrom. La motivation et l'initiative personnelle avaient constitué le principal facteur motivant la décision du sevrage quel que soit l'âge. Toutefois, chez les personnes âgées, les conseils des médecins traitants avaient plus fréquemment renforcé cette initiative. Au cours du sevrage, le recours aux moyens pharmacologiques était moins fréquent chez les personnes âgées par rapport aux jeunes (65 % vs 80 %). En revanche, l'usage de la thérapie cognitive pour l'aide au sevrage tabagique était significativement plus fréquent chez les personnes âgées que chez les sujets jeunes : 12 % vs 2 % ; p<0,01. Le taux de réussite du sevrage tabagique chez les sujets âgés était significativement inférieur à celui des jeunes (21 % vs 35 % ; p<0,005). Il ressort de nos résultats que les facteurs prédictifs de la réussite du sevrage tabagique chez la personne âgée étaient : le suivi régulier, les comorbidités (notamment l'insuffisance coronaire et l'HTA) et le début du tabac après l'âge de 20ans. À l'inverse, un suivi irrégulier et l'existence d'autres addictions étaient des facteurs prédictifs d'échec du sevrage tabagique. Compte tenu du fait que le bénéfice de l'arrêt du tabac est observé quel que soit l'âge du fumeur, nous insistons sur l'indication du sevrage tabagique chez les fumeurs âgés, et ce, malgré le fait qu'il soit plus difficile à mettre en œuvre. Toutefois, ce sevrage doit tenir compte des particularités physiologiques et sociales de la personne âgée.
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