Résumé :
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Plus qu'une description nouvelle de la langue ou qu'une orientation didactique en rupture, les programmes de 2015 constituent une forme de tentative pour faire disparaitre tout curriculumcaché : la notion d'« acceptabilité », présente comme le premier attendu de fin de cycle 4, inscrit ces nouveaux programmes dans une dimension sociologique assumée. Par ailleurs, ces programmes fondent une distinction entre l'enseignement de la langue et l'étude de la langue. Ainsi énoncée, cette distinction engage à la fois un déplacement du centre de gravité de l'enseignement de la grammaire et un élargissement du champ de compétences du cours de français. Il s'agit d'établir que le développement de compétences langagières est pris en charge par les activités d'écriture, de lecture, d'oral. L'étude de la langue, elle, est un temps tout autant qu'une démarche, dédiée à l'acquisition de connaissances sur la langue et de compétences linguistiques à même de construire la capacité des élèves à prendre de la distance par rapport à leur propre langue, tout en construisant un rapport à la norme. Synthèse des résultats de la recherche en didactique, les programmes de 2015 proposent des réponses aux risques de disqualification scolaire. S'ils ne sont ainsi rien moins qu'en rupture avec la pensée didactique, ils interrogent la conscience disciplinaire des enseignants.
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