En réanimation et plus généralement en secteur de médecine intensive, l’arrêt cardiaque est un événement rare qui survient dans un environnement favorable à une prise en charge rapide et adaptée. Cependant, les patients hospitalisés dans ce type d’unités souffrent de maladies chroniques et de défaillances d’organes qui réduisent les chances de survie après un tel événement. Près de 50 % des patients souffrant d’un arrêt cardiaque inattendu en réanimation sont initialement réanimés avec succès, mais un grand nombre décède dans les 24 heures suivant la récupération d’une activité circulatoire spontanée. Le taux de survie à la sortie de l’hôpital est d’environ 15 %. Les facteurs pronostiques de l’arrêt cardiaque se répartissent en trois catégories: i) les facteurs liés au patient; ii) à l’arrêt; iii) aux suites de l’arrêt. Les facteurs associés à une évolution défavorable sont les infections respiratoires, la pathologie traumatique, le cancer, l’insuffisance rénale, les défaillances d’organes, les comorbidités associées. Une hypotension, un sepsis, une aggravation des scores physiologiques de gravité avant l’arrêt cardiaque sont également de mauvais pronostic. Les arrêts par fibrillation ou tachycardie ventriculaire ont un meilleur pronostic que les arrêts en asystolie ou en dissociation électromécanique. Une réanimation cardiopulmonaire prolongée réduit les chances de survie sans séquelle, même en cas de ressuscitation initiale. Le pronostic de l’arrêt cardiaque peut être amélioré par la détection d’événements précurseurs (hypoxie, hypovolémie, acidose notamment) et par une formation régulière des soignants aux techniques de ressuscitation. Enfin, un projet thérapeutique élaboré au cas par cas, proportionné aux comorbidités et excluant dans certaines circonstances toute manœuvre de ressuscitation, permet à l’échelle d’un service de réduire la proportion des arrêts cardiaques inutilement réanimés.
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