Résumé :
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Contexte : La mission des Nations unies pour la stabilisation au Mali est la plus meurtrière des missions onusiennes (116 morts et 500 blessés graves depuis 2013). La prise en charge des blessés est réalisée via une chaîne de soutien médical opérationnel dont nous illustrons la complexité à travers un cas. Cas clinique : Un civil malien est victime d’une explosion de son véhicule sur une mine. Après une prise en charge initiale par les militaires onusiens du convoi et un contact avec la régulation médicale du théâtre d’opération, une équipe paramédicale néerlandaise est envoyée sur place par hélicoptère. Du fait de la gravité des lésions constatées (notamment un traumatisme craniofacial grave et un état de choc hémorragique), la régulation décide d’évacuer le patient sur un hôpital militaire togolais de niveau 2 (HN2-Togo) déployé à Kidal au nord du Mali. L’évacuation se fait de nuit, sans éclairage, à bord de l’aéronef pour raison de sécurité. À l’arrivée à l’hôpital, le patient bénéficie d’une prise en charge thérapeutique avant d’être évacué à j3 pour la réalisation des traitements définitifs au Sénégal. Discussion : Dans le cadre des missions des Nations unies, la chaîne de soutien médical a pour objectif de garantir à l’ensemble du personnel des soins de qualité, dans les meilleurs conditions et délais. Les contraintes du théâtre malien (sécurité, chaleur, sable, superficie, multiples intervenants et nationalités) rendent cette chaîne complexe. Ce cas clinique montre cependant qu’il est possible de réaliser dans un contexte dégradé une prise en charge médicale de qualité, dans les meilleurs conditions et délais.
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