Résumé :
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Introduction : Au cours de ces dix dernières années, la balance bénéfice-risque associée au dépistage du cancer du sein a été largement débattue. À ce jour, il n’existe malheureusement pas de données françaises interrogeant le point de vue des femmes et leurs préférences (au sens économique) vis-à-vis de ce dépistage, pourtant controversé.Méthodes : Un questionnaire élaboré selon la méthode des choix discrets et administré par un institut de sondage auprès de femmes françaises, a été développé afin de révéler leurs préférences et les arbitrages qu’elles réalisent en tenant compte des bénéfices et des inconvénients du dépistage (risque de surdiagnostic et de faux positif), de façon collective et individuelle.Résultats : Huit cent douze femmes représentatives de la population française (âge, statut socio-économique, localisation géographique) ont rempli le questionnaire diffusé sur internet. En moyenne, les femmes seraient prêtes à accepter 14,1 surdiagnostics (médiane : 9,6) et 47,8 faux positifs (médiane : 27,2) pour éviter un décès lié au cancer du sein. Les simulations issues des modèles à préférences aléatoires prédisent que moins de 50 % des femmes seraient disposées à accepter un dépistage avec une balance bénéfice-risque de 10 surdiagnostics (ou 30 faux positifs) par décès évité.Conclusion : Les femmes françaises arbitrent réellement entre les bénéfices et les inconvénients du dépistage, en accordant relativement plus d’importance aux bénéfices qu’aux risques. Les préférences sont toutefois très hétérogènes, et ce résultat montre à quel point il est nécessaire de transmettre aux femmes une information neutre et complète leur permettant de prendre une décision informée conforme à leurs préférences.
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