Résumé :
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De nombreux patients diabétiques de type 2 (DT2) présentent une insuffisance rénale, en particulier parmi la population âgée. La metformine est l’antidiabétique oral de première intention, mais elle a été longtemps contre-indiquée dans une série de situations cliniques soi-disant à risque hypoxique ou encore en présence d’une insuffisance rénale, de crainte de la survenue d’une acidose lactique, potentiellement létale. La pratique clinique avait cependant révélé que la metformine était prescrite chez des patients pour lesquels elle était théoriquement contre-indiquée et ce, sans manifestations indésirables particulières. Il a même été rapporté que les patients DT2 identifiés comme à risque, mais néanmoins traités par metformine, avaient un pronostic plus favorable et un taux de mortalité plus faible que les patients recevant d’autres antidiabétiques. Dès lors, priver ces patients d’un traitement par metformine sur des prétendus critères de sécurité pourrait être contre-productif et de plus en plus de voix se sont élevées pour demander la levée officielle de certaines restrictions de prescription de la metformine, notamment chez les patients avec une fonction rénale altérée. Alors que la metformine était théoriquement contre-indiquée en cas d’insuffisance rénale de grade 3-5 (débit de filtration glomérulaire < 60ml/min/1,73m²), de nouvelles règles de prescription viennent d’être publiées par la Food and Drug Administration (FDA) aux Etats-Unis et par l’Agence Européenne du Médicament (EMA), suivant en cela les propositions émises auparavant par l’American Diabetes Association (ADA)et l’European Association for the Study of Diabetes (EASD). Le but de cet article synthétique est de présenter les nouvelles modalités de prescription de la metformine chez les patients DT2 aux différents stades de l’insuffisance rénale et de donner quelques conseils de précaution pour garantir la sécurité dans la pratique clinique.
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