Résumé :
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Le champ sanitaire est de plus en plus marqué par la mesure de la performance, où les maîtres-mots sont « rentabilité », « efficience » et « résultat ». Néanmoins, le droit à la santé n’est pas une notion avec laquelle les enjeux de performance financière sont corrélables. Le législateur a défini des lois phares protégeant le malade, et ce de manière de plus en plus pointilleuse, notamment à travers les grilles de certifications axées sur « l’éthique » de la Haute Autorité de santé. Parallèlement, des agences sont créées pour accompagner les structures de santé dans la recherche de performance, qui définissent les modes de financement de ces structures. Sans oublier toutes les parties prenantes de ces entités, notamment les actionnaires et les commanditaires, qui ont tous respectivement des intérêts primordiaux. La gestion d’un établissement de SSR demande un management de la performance rigoureux pour garantir une certaine stabilité et régularité dans la rotation des lits, tout en préservant l’intégrité des patients et un accompagnement adapté vers la sortie. En quelle mesure le management d’une clinique de soins de suite et de réadaptation (SSR) privée pourrait-elle prendre en compte toutes ces injonctions ? Dans ce contexte, le management éthique par les parties prenantes paraît être une forme d’action pouvant amener une réponse concrète. Ainsi, cet article vise à étudier comment la place donnée au patient par le management par les parties prenantes peut être caractéristique du souci éthique, et en quelle mesure cela pourrait participer au développement de la performance. Pour ce faire, nous ferons le point sur les données de la littérature traitant de la performance dans les établissements de santé, du management éthique et réfléchi pour mieux préciser notre mobilisation de la théorie des parties prenantes. Nous confronterons ces éléments théoriques aux analyses des acteurs de terrain après avoir précisé notre méthodologie. À travers l’analyse du management mis en œuvre, nous mettons en lumière la possibilité de gérer autrement, en laissant la porte ouverte à la flexibilité et l’adaptabilité pour le bien-être de la structure et des patients.
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