Résumé :
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Bien que la chimiothérapie à haute dose, suivie d’une autogreffe de cellules souches après un traitement d’induction combinant de nouveaux agents, continue d’être le traitement de 1ère ligne chez les patients avec myélome multiple éligibles à une greffe, l’impact de la greffe allogénique ou d’une 2e greffe autologue pour les patients avec maladie extra-médullaire (extramedullary disease, EMD) et/ou cyto-génétique à haut risque n’est pas encore défini. Nous avons rapporté les données cliniques et cytogénétiques de 488 patients adultes porteurs de myélome avec EMD, traité par une greffe autologue simple (n = 373), deux greffes autologues en tandem (n = 84) ou greffe autologue + allogénique (n = 31) entre 2003 et 2015 (1). Au moins une anomalie à haut risque était présente dans 41% des cas (n = 202), del(17p) (40%) et t(4;14) (45%) étant les plus fréquentes. Plus d’une anomalie cytogénétique de mauvais pronostic a été trouvée dans 54% des cas. Les patients avec une cytogénétique à haut risque ont une survie globale à 4ans de 54% et une survie sans progression de 29%, contre 78% et 49% pour les patients avec cyto-génétique de risque standard (p < 0,001).Dans l’analyse multivariée, la cytogénétique à haut risque était associée à une survie plus courte (p = 0,003), alors que la greffe autologue en tandem améliorait significativement le résultat par rapport à une greffe autologue unique ( = 0,02 et p= 0,03). La greffe autologue + allogénique ne différait pas de manière significative en termes de survie, mais les résultats sont à confirmer dans une plus grande série de patients. En conclusion, une cytogénétique de haut risque est fréquemment observée dans le myélome avec EMD et aggrave considérablement l’issue après une greffe autologue unique, alors qu’une stratégie de transplantation autologue en tandem peut effacer ce mauvais pronostic initial.
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