Résumé :
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Les infarctus du myocarde à coronaires macroscopiquement saines sont rares. Parmi ceux-ci, on retrouve quelques cas de thrombophilie. En particulier, les cas rapportés d’infarctus liés au syndrome des antiphospholipides sont très peu nombreux dans la littérature. Nous rapportons ici le cas d’une jeune fille de 16 ans qui a présenté un infarctus du myocarde avec une fonction cardiaque préservée et une fuite mitrale légère. Une tomodensitométrie coronaire n’a révélé aucune obstruction coronaire ni anomalie d’implantation coronaire. Elle avait un livedo reticularis à son examen physique. L’infarctus a été confirmé par imagerie par résonance magnétique, montrant une nécrose transmurale avec obstruction microvasculaire au niveau du segment inférobasal du ventricule gauche, suggérant une atteinte microvasculaire. Les tests biologiques ont montré une élévation des trois anticorps antiphospholipides (anticoagulant lupique, anticardiolipine, anti-`2-glycoprotéine) et persistante dans le temps pour l’anticoagulant lupique. La présence associée de cette obstruction coronaire microvasculaire a pu nous faire poser le diagnostic de syndrome des antiphospholipides, selon les critères de Sapporo révisés. Le syndrome des antiphospholipides peut se manifester de manière précoce par un infarctus du myocarde microvasculaire. Le clinicien doit être alerté par la présence d’un livedo reticularis à l’examen clinique, car ce dernier est fréquemment associé à des manifestations particulières de ce syndrome telles que la thrombose artérielle et les valvulopathies. Le traitement en prévention secondaire se base sur les anti-vitamines K.
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